Alors que la France est frappée par une hausse sans précédent des prix à la pompe et dans les rayons, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, interpelle les citoyens et le gouvernement. Il appelle à « envahir » les stations-essence, les supermarchés et les préfectures, en quête de mesures immédiates. Un acte fort qui divise au sein même de la gauche.
Inflation : Fabien Roussel se rêve en Robin des Bois de l’essence ?
Fabien Roussel lance un cri d'alarme
« C'est comme de la légitime défense », martèle Fabien Roussel. En évoquant la situation économique actuelle, le secrétaire national du Parti communiste français ne mâche pas ses mots. « Vous croyez qu'on va se laisser plumer encore combien de temps ? », interroge-t-il. Selon lui, l'inaction n'est plus une option. Face à des tarifs du carburant qui frôlent les 2 euros le litre et des prix alimentaires qui grimpent, il presse les Français de passer à l'acte en occupant des lieux clés comme les préfectures, les grandes surfaces et les stations-essence.
Mais le député de la vingtième circonscription du Nord ne se contente pas d'un simple appel à la mobilisation. Il lance un défi direct au gouvernement et, en particulier, à Bruno Le Maire, ministre de l'Économie. « Cela fait un an qu'il demande à ce que les salaires augmentent, cela fait un an qu'il demande à ce que l'industrie baisse les prix. La réalité, c'est que ça ne marche pas », critique-t-il. Il réclame des mesures immédiates et concrètes pour « bloquer les prix » et « rendre du pouvoir d'achat aux Français », faute de quoi il menace de multiplier les actions.
Une gauche française désunie
L'appel de Roussel ne fait pas l'unanimité. Même au sein de la gauche, des voix s'élèvent pour critiquer cette approche. Jean-Luc Mélenchon, figure de La France Insoumise, s'oppose ouvertement à ce qu'il qualifie d'« initiative violente ». Il souligne que cette action n'a pas été concertée et avertit contre les risques associés à une démarche mal préparée. Cette division met en lumière les divergences idéologiques et stratégiques au sein de la gauche française, soulevant des questions sur sa capacité à offrir une alternative cohérente et unie.
Pour Roussel, le véritable enjeu dépasse la simple question de l'indignation. Le leader communiste craint que l'inaction ne conduise à des « irruptions de la faim » dans une France déjà polarisée. Pour éviter cette issue, il prône une « action non violente », organisée et coordonnée. Selon lui, il vaut mieux que la colère populaire soit canalisée par des institutions comme les partis politiques, les organisations syndicales et les associations, plutôt que de s'exprimer dans un désordre potentiellement dangereux.