Qui a tué la gauche sioniste d’Isaac Herzog et qui a finalement été largement battue par le Likoud de Bibi Natanyahou et ses alliés lors des récentes élections législatives ?
Des sondages flatteurs à répétition
Conséquence politique directe de ces enquêtes trompeuses, les leaders des listes favorables à la création d’un état palestinien au côté de l’Etat d’Israël ont adopté la fameuse stratégie de l’évitement, inventée en son temps par le leader socialiste espagnol josé-Luis Zapatero, adoptée en 2012 par François Hollande en France, qui consiste à éviter de commettre des erreurs en s’agitant de façon inconsidérée et à laisser l’adversaire se planter tout seul. Mal leur en a pris.
Natanyahou a joué sur les peurs d'Israël
Benjamin Natanyahou, tout au contraire, a choisi d’accélérer sa campagne et de tirer énergiquement sur tous les leviers possibles et imaginables pour renverser la tendance. Cet homme qui incarne la sécurité du pays avant tout a su jouer, un peu à la manière de Marine le Pen chez nous, sur la peur profonde du peuple israélien, une peur existentielle qui continue, soixante-six ans après sa création, d’angoisser l’Etat hébreu.
La survie de l'Etat moins importante que la crise sociale
Le discours de fermeté dans l’adversité du premier ministre a touché des électeurs fragilisés par un environnement régional instable, la montée en puissance de l’Etat Islamique voué à la perte de l’occident en général et d’Israël en particulier, la progression de l’antisémitisme en Europe et inquiets de voir l’allié américain négocier avec l’Iran qui continuera de constituer une menace pour l’Etat juif tant qu’il n’aura pas définitivement abandonné son programme nucléaire.
Du coup, la crise sociale qui frappe les plus démunis sur laquelle prospérait la gauche avec ses promesses de redistribution des richesses dans un pays devenu, en dix ans, une grande start-up, est apparue un sujet secondaire. En tous cas, moins déterminant que la survie de l’Etat.