IVG : le sujet qui divise au sein du Front national

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Par Marine Tertrais Modifié le 7 décembre 2016 à 22h54
Marinelepen Front National Departementales Victoire

Le Front national ne cesse de le répéter : il est uni derrière Marine le Pen en vue de 2017. Mais force est de constater que cette unité n’est qu’une façade qui cache de nombreuses divisions.

Il a suffi que Marion Maréchal-Le Pen accorde une interview au quotidien Présent, le 5 décembre, pour que le Front national mette en lumière ses divisions. Les journalistes interrogeaient la jeune députée sur la question de l’avortement, à l’occasion de l’adoption de la proposition de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse aux sites Internet.

Quelles « réponses » le FN doit-il apporter aux « questions de la défense de la vie » ? « Plutôt que de mettre en place des objectifs, des quotas d’IVG dans les établissements de santé, il faudra soutenir financièrement les structures qui proposent d’accompagner les femmes isolées et hésitantes. Il faudra revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement, car les femmes sont des êtres responsables qui doivent être traités comme tels », répond Marion Maréchal-Le Pen, qui se dit ensuite favorable à « l’adoption pré-natale » et à la restauration du « délai de réflexion pour éviter les décisions précipitées ».

Une déclaration qui a fait bondir à la tête du parti : « Il n’y aura aucune modification, ni du périmètre, ni de l’accès, ni du remboursement de l’IVG », a expliqué Marine Le Pen aux journalistes du Monde. Un avis partagé par Florian Philippot, vice-président du Front national qui a décrit Marion Maréchal-Le Pen comme « seule et isolée ».,

Un soutien de nombreux cadres du parti

Mais si Marion Maréchal-Le Pen a été fraîchement recadrée par sa direction, une dizaine de responsables départementaux du parti ont souhaité lui apporter leur soutien. « Une personne seule et isolée au sein du FN : ben non, on est déjà deux ! Manifestez votre soutien à Marion Maréchal-Le Pen », a notamment tweeté Hervé de Lépinau, conseiller départemental du Vaucluse et suppléant de la benjamine de l'Assemblée nationale.

Ce soutien a été très mal accueilli par la direction qui a fait savoir par l’intermédiaire de David Rachline, le directeur de campagne de Marine Le Pen, que ceux qui n’étaient pas d’accord avec la ligne du parti pouvait le quitter.

« On n’est pas tous obligés d’être d’accord au millimètre près », a-t-il estimé sur iTélé. « En revanche, c’est vrai que lorsqu’on est un responsable local, on s’attend à ce que les responsables locaux soient en phase avec la présidente du mouvement. On n'oblige personne à être responsable local du Front national. » A la question : « Vous forcez personne, ça veut dire qu’il y en a qui peuvent partir ? » Il répond : « J’ai été clair, je pense. »

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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