Jérôme Guedj chez Sud Radio : de Jean-Luc Mélenchon à la motion de censure
Jérôme Guedj, député PS, a abordé plusieurs sujets chauds de la politique française lors de son entretien avec Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio. Il a critiqué la posture de Jean-Luc Mélenchon, décrypté les négociations autour du budget 2025 et évoqué la motion de censure.
Mélenchon accusé de "saborder la gauche"
Au sein du Nouveau Front Populaire, les tensions semblent à vif. Jérôme Guedj a exprimé ses "divergences profondes" avec Jean-Luc Mélenchon. "J'ai des divergences profondes et je ne supporte plus la manière d'incarner le combat politique porté par Jean-Luc Mélenchon. Il saborde la gauche", a-t-il affirmé. Ces remarques font suite à l'élection de Guedj face à une candidature soutenue par La France Insoumise (LFI).
Le député PS pointe du doigt une "brutalisation, une conflictualisation et une sorte de fuite en avant" imputables à Mélenchon. Guedj regrette que celui-ci "a préféré rester dans son couloir, brutaliser, conflictualiser" plutôt que de jouer un rôle d'union à gauche. C'est ce comportement qui, selon lui, fait perdre la gauche.
Des négociations budgétaires houleuses
Au sujet du budget 2025, Jérôme Guedj dénonce une attitude déshonorante de Michel Barnier dans ses négociations avec Marine Le Pen. Ne parvenant pas à faire entendre ses propositions de compromis afin d'éviter une censure, le député PS affirme : "nous sommes prêts à ne pas voter contre ce budget de la sécurité sociale, et par conséquent nous et vous épargner un 49-3 et donc une motion de censure et une crise institutionnelle".
Mais le constat reste le même : "en l'état actuel, on ne votera pas le budget". Malgré le retrait de la mesure sur les 7h de travail, les autres demandes de la gauche n'ont pas été entendues. Guedj alerte notamment sur le "gel des retraites pour tous les retraités, la baisse des remboursements des consultations médicales", des lignes rouges pour le RN toujours présentes dans le budget.
Tiraillements autour de la motion de censure
Dans ce contexte conflictuel, une motion de censure semble inévitable. À cela s'ajoutent les concessions de Michel Barnier sur l'Aide Médicale d'État (AME) et une baisse de 14% des tarifs d'électricité, insuffisantes selon Guedj pour accepter le budget en l'état : "il n'y a pas eu de bougé significatif sur le budget de la Sécurité sociale".
Malgré leur volonté initiale de s'abstenir, les socialistes se voient contraints à l'affrontement. "Nous étions prêts à nous abstenir mais je n'ai eu aucun contact avec Matignon ou d'autres ministres. Ils n'ont pas voulu le compromis", déplore Jérôme Guedj. Un constat amer pour la gauche, qui s'apprête à affronter une crise institutionnelle.
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio