Jour J pour Jean-Marie le Pen, qui doit se rendre aujourd’hui au tribunal de Nanterre pour contester la suspension de son adhésion au Front National, dont il était le président d'honneur. Pour expliquer ses raisons, et tenter de faire entendre sa voix, il a donné une interview au Figaro.
Marine, un dictateur en puissance ?
Il y a quelques semaines, le bureau exécutif du parti a décidé de lui retirer sa qualité d'adhérent, en raison de ses provocations répétées et considérées comme incompatibles avec la ligne, les statuts et les objectifs du parti. Mais Jean-Marie Le Pen se bat pour contester cette décision.
"J'avoue ne pas bien comprendre que le problème principal du grand parti français d'espérance soit de se priver de son président d'honneur" explique t-il.
Il feint la naïveté : "Je me perds en conjectures, comme d'ailleurs pas mal de gens qui se demandent comment le fondateur, conducteur du parti depuis quarante ans, peut être exclu comme adhérent parce qu'il a donné deux interviews ?.
Il accuse sa propre fille, Marine Le Pen, aux rênes du parti depuis 2011 d’autoritarisme : "seule la volonté exprimée par Marine s'impose, sans aucune discussion. Tout le monde doit plier". Et d’incompétence en filigrane, à une exception près : "elle est une communicante remarquable, c'est vrai".
Une trahison, un parricide
Il l’accuse de vouloir "se débarrasser de Le Pen, de ses idées et de son image".
S’il est exclu du parti, il assure que "les portes du pouvoir, si tant est qu'elles se sont entrouvertes, se fermeront à jamais devant Marine Le Pen". Au motif que "quand on veut conquérir le pouvoir, on rassemble, on regroupe, on ne divise pas".
Philosophe, il explique qu’"il existe, dans l'histoire, un certain nombre de gens trahis par leurs enfants. Des exemples extraordinaires d'ingratitude et de parricide". Lui estime ne jamais l’avoir trahie. "Il [ndlr : lui-même] l'a portée toute sa vie. Elle l'oublie".