Insolite : Francis Lalanne condamné… à une peine d’inéligibilité

Francis Lalanne, voix dissonante devenue figure électorale

Le célèbre chanteur Francis Lalanne s’était lancé dans une expérience électorale aussi inattendue que clivante. En mai 2024, il se présentait tête de coalition aux élections européennes sous la bannière « France libre », aux côtés du polémiste Dieudonné. Leur objectif affiché ? « Être le caillou dans cette grande mécanique d’enfumage, de cynisme et de mensonge ».
Mais si l’ambition affichée était de « proposer une alternative à la dictature politicienne », les électeurs n’ont pas suivi la partition. Le binôme n’a récolté que 0,04 % des suffrages au niveau national. Une inscription politique quasiment inaudible. Et surtout, un échec cuisant, très loin du remboursement des frais de campagne, conditionné à un seuil de 5 % des voix exprimées.

Une inéligibilité prononcée, pour cause de légèreté administrative

Le 17 avril 2025, le Conseil d'État a prononcé une sanction sévère : dix-huit mois d'inéligibilité. Motif ? L'absence de dépôt d’un compte de campagne conforme. Plus précisément, Francis Lalanne avait bien « transmis aux services de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques des pièces par courrier électronique », mais ces envois ne « constituent pas un compte de campagne, qu’il était tenu d’établir » (Conseil d'État, décision du 17 avril 2025).
Cette obligation, précisée par le Code électoral, vise à garantir la transparence des recettes et des dépenses engagées en période électorale. Faute de s’y être plié, Lalanne est désormais écarté de toute présentation électorale jusqu’en octobre 2026. Ce qui exclut, au passage, une candidature aux municipales de mars 2026.

Une trajectoire politique marquée par le chaos et la provocation

Ce n’est pas la première fois que Francis Lalanne détonne dans le paysage politique. Soutien affiché des « gilets jaunes », fervent opposant aux mesures sanitaires pendant la pandémie, il s’était illustré par ses prises de position, appelant même à voter pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2022.
En parallèle, sa présence médiatique s'était également déplacée vers des terrains marginaux : concerts de soutien à Paul Watson, candidat aux législatives en Guadeloupe (où il recueille 173 votes, soit 0,59 %), déclarations complotistes sur la République perçue comme « le contraire de la démocratie ».