Laurence Trochu, présidente du Mouvement Conservateur, alliée d’Eric Zemmour et candidate sous l’étiquette du parti Reconquête! lors des dernières élections législatives à Versailles, s’exprime sur les défis du conservatisme, de la famille et de l’immigration à l’approche des élections européennes.
Laurence Trochu : « Les élections européennes, un tournant décisif pour les conservateurs »
« Emmanuel Macron a fait le choix du déclin et du remplacement »
On a eu droit à un grand numéro d'équilibriste lundi 18 septembre au matin, avec Monsieur Darmanin qui nous assure que la France n'accueillerait pas les migrants débarqués sur Lampedusa. Et puis l’assurance que la France aiderait l’Italie à tenir ses frontières européennes. En même temps nous apprenons de la préfecture que la ville de Menton va accueillir ces migrants.
Je déplore cette situation absolument terrible tout comme la réponse française qui est celle d'un déclin. Cela me fait d'ailleurs penser à cette phrase de Georgia Meloni prononcée lors du sommet de la démographie où j'étais la semaine dernière en Hongrie : « le déclin est un choix, ce n'est pas une fatalité ». Concrètement, Emmanuel Macron et son gouvernement ont fait le choix du déclin et du remplacement.
Déclin démographique, puisque pour la première fois, notre pays voit la baisse de sa natalité devenir franchement inquiétante. Et c'est bien sûr la conséquence de la destruction de la politique familiale sous François Hollande, à laquelle était associé Monsieur Macron.
L'immigration et la démographie sont les deux faces d'un même problème : ceux qui ont choisi le déclin démographique sont les mêmes qui choisissent d’y répondre par la solution de l'immigration pour soi-disant remplacer la main-d'œuvre que nous n'avons plus chez nous.
Il y a là quelque chose de très inquiétant parce que c'est une vision du monde qui est déployée, elle est clairement post-nationale et multiculturaliste. C'est ce qui caractérise le progressisme d’Emmanuel Macron.
« Des familles solides font une société solide »
Notre démographie vacille, et cela peut et doit être renversé. Ce que j'ai vu en Hongrie est porteur d'une grande espérance : tous ces pays qui assument leur esprit conservateur nous montrent qu'il est possible de faire d'autres choix. J'encourage fortement une réorientation de notre politique en France, l'enfant doit y être perçu comme une source d'avenir et de stabilité pour notre nation.
Katalin Novák, la présidente hongroise, qui était autrefois ministre de la Famille, a réussi à mettre en oeuvre des mesures avec un retour sur investissement assez rapide. En cinq ans elle a réussi à inverser la courbe de la natalité par des mesures basées sur cette conviction que des familles solides font une société solide. Sans enfant il n'y a pas d'avenir.
Katalin Novák a par exemple exempté d'impôts les familles hongroises dès lors qu'il y avait trois enfants. Elle leur a donné la possibilité d'acquérir gratuitement une voiture. D'autres mesures ont également été mises en place pour favoriser l'équilibre entre le travail des femmes et leur rôle de mère. Ce qui veut dire que quand on veut, on peut.
Le président bulgare, qui participait au sommet de la démographie, soulignait que nous incitons nos enfants à réussir leur carrière, réussir leur entrée dans le monde professionnel. Mais est-ce que nous challengeons aussi leur motivation pour fonder une famille ? Parce que c'est là la clé de ce défi civilisationnel.
« Les élections européennes, un tournant décisif pour les conservateurs »
C'est important dans cette campagne électorale qui va s'ouvrir pour les élections européennes de savoir dans quel camp nous allons être. Est-ce que nous allons être dans le camp de ceux qui ont choisi le déclin, c'est-à-dire ceux qui ont par fatalité, par manque de courage certainement aussi, considéré que notre civilisation était sur sa fin et qu'il fallait la « grand remplacer » ? Ou bien est-ce que nous serons de ceux qui voudront ranimer l'âme de la France, de ceux qui considèrent qu’être Français, c'est une culture, un mode de vie, une civilisation dont nous avons hérité et que nous voulons transmettre aux générations qui viennent ?
Et en ce sens, dans cette élection européenne, c'est le choix de chaque nation qui sera déterminant. Je me réjouis qu'on puisse, avec Marion Maréchal, engager cette campagne des européennes avec des alliés tels que ceux qui étaient présents au sommet de la démographie. Viktor Orbán parle d'ailleurs de la Hongrie comme d'un « incubateur du conservatisme ».
C'est certainement une chance de pouvoir nous appuyer sur des pays qui ont cette même vision, pour constituer avec eux, un groupe conservateur au Parlement européen suffisamment puissant pour faire contrepoids à cette logique décliniste. Cette-dernière se nourrit de l'immigration et entretient, et c'est là aussi le drame humain, toutes ces mafia de passeurs en faisant croire à ceux qui quittent leur terre, qu'ils trouveront en Europe un El Dorado qui n'existe plus.
Le moment est venu de choisir si nous opterons pour un "grand remplacement" ou si nous nous engagerons à raviver l'âme de la France et de l'Europe.
Le Mouvement Conservateur organise le 14 octobre prochain à Asnières la troisième édition de la journée des Conservateurs. Il y reçoit des parlementaires venant d'Italie, d'Hongrie, d'Espagne, ainsi que de Grande-Bretagne. Nous recevrons également des intellectuels et des penseurs, pour travailler sur la préservation de notre patrimoine culturel et naturel.
Les questions de démographie et de famille sont les véritables défis civilisationnels de notre temps, je suis résolue à les affronter avec audace et détermination.