“Laurent Jacobelli avertit François Bayrou : Vers une gouvernance sous haute surveillance”
“Laurent Jacobelli avertit François Bayrou : Vers une gouvernance sous haute surveillance”
Laurent Jacobelli sur la nomination de François Bayrou : "Sous surveillance du Parlement et du RN"
Ce dimanche 15 décembre, Laurent Jacobelli, député Rassemblement National (RN) de Moselle, était l'invité du "8h30 franceinfo". En réponse aux questions de Bérangère Bonte et Hadrien Bect, le porte-parole du RN a réagi à la récente nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, formalisée vendredi dernier. Une nomination qu'il juge stratégique, tout en avertissant que le nouveau chef du gouvernement sera étroitement surveillé par le Parlement, et en particulier par le RN.
Laurent Jacobelli a insisté sur l'importance pour le Premier ministre de représenter l'ensemble des sensibilités présentes à l'Assemblée nationale, et pas seulement de poursuivre la logique politique d’Emmanuel Macron. "François Bayrou doit mener une politique de synthèse et de compromis, il sera sous la surveillance du Parlement et du RN", a-t-il déclaré. Cependant, le député précise que son parti ne compte pas se positionner dans une opposition systématique : "Nous ne ferons pas de censure a priori, nous sommes là pour être constructifs."
Parmi les priorités évoquées, Laurent Jacobelli a insisté sur l’urgence d'établir un budget tout en réduisant les dépenses publiques. "Faire un budget, ça ne veut pas dire promettre aux Français un coup de massue fiscal", affirme-t-il, en référence aux attentes qu’il adresse au nouveau chef du gouvernement. Selon lui, François Bayrou semble avoir compris cette nécessité.
Immigration : une critique des discours sans suivi et un appel à l’action
Interrogé sur Bruno Retailleau, actuel ministre de l’Intérieur, Laurent Jacobelli n’a pas manqué d'ironiser en soulignant les similitudes rhétoriques entre le ministre et son propre parti sur le sujet de l’immigration. "Quand j’écoute Bruno Retailleau, c’est vrai que parfois j’ai envie de lui laisser mon poste de porte-parole du Rassemblement National", a-t-il déclaré. Cependant, Jacobelli a rapidement tempéré cette remarque en demandant des preuves concrètes d'actions sur ce sujet sensible.
Il demande notamment un projet de loi ambitieux qui traiterait de plusieurs points structurels : une refonte du droit du sol, une réforme du regroupement familial, des mesures renforçant le contrôle aux frontières, ainsi que des restrictions sur les aides sociales aux personnes en situation d’immigration illégale. Il propose également de réinstaurer la "double peine", qui permet de cumuler une condamnation pénale avec une expulsion pour les étrangers délinquants.
"Les mots, c'est facile, ça n'engage à rien", a-t-il martelé, suggérant qu’il attend davantage d'un ministre comme Retailleau avant de lui accorder pleinement sa confiance. "Pour l'instant, c'est un peu prématuré", a-t-il conclu.
Mayotte : "Un désastre qui s'ajoute à une catastrophe"
La discussion s’est ensuite tournée vers Mayotte, récemment frappée par le cyclone Chido. Laurent Jacobelli a reconnu que le gouvernement avait réagi rapidement en organisant une réunion de crise et en annonçant l’envoi d’aides et de renforts. "Nous espérons que l'État jouera son rôle", a-t-il commenté, insistant sur la nécessité de faire preuve de solidarité envers les habitants de Mayotte.
Pourtant, le député RN a dressé un portrait sombre de la situation sur place. "Mayotte c'est 25% de la population qui vit dans des bidonvilles, un tiers de la population qui n'a pas l'eau courante, c'est un état sécuritaire et sanitaire catastrophique", a-t-il dénoncé. Selon lui, la catastrophe naturelle vient aggraver une crise déjà chronique, exacerbant les besoins urgents d’investissements et d’actions de la part du gouvernement central.
Dans l'ensemble, Laurent Jacobelli appelle à une gestion plus pragmatique et efficace des dossiers brûlants, qu’il s’agisse de l’économie, de l’immigration ou des crises locales, tout en affirmant le rôle actif que son parti souhaite jouer dans le paysage politique actuel.