Le 28 mars 2025, un arrêté gouvernemental a radicalement modifié le paysage du photovoltaïque résidentiel en France, suscitant des réactions contrastées parmi les professionnels du secteur.
Le gouvernement divise par 3 le prix de rachat de l’électricité solaire

Un coup de massue pour les petits producteurs
Dès l'entrée en vigueur de cet arrêté, les tarifs de rachat de l'électricité produite par les installations photovoltaïques résidentielles (0 à 9 kWc) ont été divisés par trois : il passe de 12,7 à 4 centimes par KWh.
Cette décision vise à recentrer le soutien de l'État sur l'autoconsommation plutôt que sur la vente de surplus. Cependant, la TVA réduite à 5,5 % censée compenser cette baisse n'entrera en vigueur qu'au 1ᵉʳ octobre 2025, laissant les installateurs dans l'incertitude pendant plusieurs mois.
Des mesures transitoires pour les installations de moyenne taille
Pour les installations de 100 à 500 kWc, le tarif d'achat est maintenu à 95 €/MWh jusqu'au 30 juin 2025. Au-delà, un système d'appel d'offres simplifié sera mis en place, accompagné d'une caution bancaire de 10.000 euros pour garantir la maturité des projets. Les collectivités locales bénéficieront d'un dispositif spécifique pour faciliter leur participation.
Inquiétudes et critiques des professionnels
Les syndicats professionnels, tels qu'Enerplan et le Syndicat des énergies renouvelables (SER), expriment de vives inquiétudes face à ces modifications. Ils estiment que ces évolutions pourraient mettre un coup d'arrêt aux futurs projets solaires sur les moyennes toitures et les ombrières de parking à court terme, mettant en risque la viabilité de nombreuses entreprises et emplois.
Un avenir incertain pour la filière photovoltaïque
Ces ajustements réglementaires interviennent dans un contexte où la France cherche à accélérer sa transition énergétique. Cependant, la baisse drastique des tarifs de rachat pour les petits producteurs pourrait freiner l'essor de l'énergie solaire, pourtant essentielle pour atteindre les objectifs climatiques du pays.
En somme, si l'intention affichée est de recentrer le soutien public sur l'autoconsommation, la mise en œuvre précipitée de ces mesures sans compensations immédiates risque de fragiliser une filière déjà en proie à de nombreuses incertitudes.