Conflits mondiaux et perspectives politiques : Entretien avec Frédéric Encel
Frédéric Encel, expert des relations internationales a récemment discuté avec Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, abordant sujets tels que les conflits en Israël et en Ukraine, les espoirs de paix, la mort du Pape François et la possibilité d'une Troisième Guerre Mondiale. Ce qui suit est une synthèse de leurs réflexions.
Israël, Hamas et l'Ukraine : La complexité des conflits mondiaux
Flambée de violences au Proche-Orient avec la guerre en cours entre Israël et le Hamas, conflit entre l'Ukraine et la Russie, la politique internationale est très mouvementée et complexe. En ce qui concerne le conflit Israël-Hamas, "l'état-major israélien veut "en finir militairement, de manière définitive, avec le Hamas", explique Frédéric Encel. Par ailleurs, il note que "les Palestiniens ne sont pas affiliés au Hamas" et que "très courageusement, des milliers de Palestiniens protestent contre le Hamas."
Sur la scène politique interne israélienne, à l'heure actuelle, "toutes les enquêtes d'opinion montrent que si demain il devait y avoir des élections, Netanyahu chuterait." Concernant l'Ukraine, M. Encel insiste sur le double motif du conflit - idéologique, le Pays étant démocratique et militaire avec ses velléités d'approche avec l'Occident.
Les incertitudes géopolitiques autour de Trump
Malgré une conjoncture géopolitique délicate, Frédéric Encel pense que Vladimir Poutine joue pour le moment avec les nerfs de Donald Trump, ce qui reste dangereux. Il affirme que "Trump n'a aucune espèce de patience", ce qui peut faire craindre des réactions imprévisibles, comme "il l'a déjà fait à plusieurs reprises ces dernières années." Selon lui, "L’imprévisibilité géopolitique de Trump n’est pas systématique ou organisée, elle relève du dilettantisme au pouvoir".
En parlant de l'Ukraine, Nil dit que "Il faut qu'il y ait un cessez-le-feu car pour les États-Unis ça coûte encore cher". Ajoutant que "M. Trump souhaite cesser le soutien financier à l'OTAN, les contribuables américains commencent vraiment à en avoir assez de payer pour l'Europe."
La paix : une réalité accessible ?
Est-il possible d'atteindre une paix mondiale durable malgré ces conflits ? Pour Frédéric Encel, le syndrome de l'été 14 n'est pas possible actuellement, compte tenu de la configuration des alliances mondiales. Selon lui, même s'il est légitime de s'inquiéter des conflits locaux, ces derniers ne risquent pas d'évoluer en conflits mondiaux. Il pense que "la dissuasion nucléaire est un élément optimiste qui nous préserve d’une guerre mondiale. Les régimes politiques ne se suicident pas".
Il prévient cependant que la paix ne doit jamais être prise pour acquise. Le pacifisme, selon lui, est l'ennemi de la paix car il "encourage la guerre". Il estime donc que les efforts pour maintenir la paix doivent toujours être poursuivis : "le meilleur ami de la paix c'est la dissuasion."
L'impact de la religion sur la politique mondiale
S'agissant de l'importance de la religion dans la géopolitique actuelle, Frédéric Encel mentionne la mort du Pape François et l'effet qu'elle pourrait avoir. Pour lui, bien que le catholicisme soit en perte de vitesse dans le monde, avec "un milliard de fidèles qui sont de moins en moins fidèles", et que certains convertis se tournent vers l'évangélisme, notamment favorable à Israël, cela pourrait avoir un poids géopolitique au Proche-Orient.
D'autre part, il note que "l'extrémisme se développe, le fléau étant l'islamisme radical." Malgré cette menace, il affirme que les dangers d'une Troisième Guerre Mondiale sont peu probables. Son message est finalement un appel à la réflexion et à éviter de sombrer dans le discours apocalyptique lorsqu'il s'agit de politique mondiale.
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio