Ils sont nés, Les (divins) Républicains et déjà bien organisés avec des numéros 2, 3, des porte-parole, un porte-projet, etc. Nous n’allons pas ici entrer dans le détail de cette nouvelle hiérarchie qui n’est d’ailleurs pas révolutionnaire par rapport à ce qui prévalait à l’époque de l’UMP.
Les Républicains et le cas NKM
Un seul cas, au fond, est intéressant, le cas NKM. Résumé des épisodes précédents. L’élégante et diaphane Nathalie Kosciusko-Morizet, au sein de l’UMP, partageait la place de numéro 2 avec le secrétaire général du parti, Laurent Wauquiez. Comme elle passe, à juste titre, pour une tête bien faite et une grosse bosseuse, Nicolas Sarkozy lui avait donné le pilotage du projet en vue de la prochaine élection présidentielle.
Jusque là, tout allait bien. Les choses ont commencé à se gâter lorsque NKM a décidé d’user de sa liberté de parole pourtant âprement négociée avec son président, notamment sur des sujets de société tel que la place de l’Islam en France. Elles se sont même carrément aggravées quand la présidente du groupe UMP au Conseil de Paris a évoqué son intention de se présenter à la primaire de 2016. Sa décision n’est pas encore prise mais cette éventualité est par elle sérieusement étudiée. Là, Sarko, finaud, s’est dit : mais bon sang, elle travaille à SON projet présidentiel, pas au mien !
Entretien tendu entre NKM et Sarkozy
A partir de cette brutale prise de conscience, l’ancien chef de l’Etat a boudé sa protégée. Plus de son ni d’image pendant près de deux mois. Jusqu’à ces derniers jours où il a fallu reprendre langue avec la belle pour négocier son rôle au sein des Républicains. Un clash avec NKM, qui incarne la ligne modérée de l’UMP, une femme qui plus est, aurait fait désordre à un moment où Nicolas Sarkozy tenait à présenter le visage de l’unité autour de lui et de sa nouvelle formation. L’entretien entre les deux fut, selon un cadre des Républicains, très tendu.
Après quelques piques et autres coups de menton de l’un et l’autre, ils sont parvenus au deal suivant : NKM garde son statut de numéro deux mais perd le projet, confié à un Eric Woerth tout neuf, blanchi dans l’affaire Bettencourt. Restait un sujet sensible, la fameuse liberté de parole. NKM souhaitait à tout prix la conserver, ce que Sarkozy refusait absolument. Grâce à beaucoup d’imagination et un peu d’hypocrisie, ils ont finalement réussi à s’entendre sur ce point-là aussi.
Dans le secret du bureau présidentiel, il a été décidé que NKM pourrait déclarer à l’extérieur qu’elle a préservé sa liberté d’expression mais en réalité, qu’elle devrait soumettre au patron pour validation ses projets de sorties médiatiques. Je comprends que tant de génie déployé pour un si maigre résultat peut désoler le quidam. Pourtant, n’est-ce pas ce gaspillage de matière grise qui donne toute sa saveur à ce qu’on appelle péjorativement la politique politicienne ?