La réforme fiscale sur les locations Airbnb est au centre des débats actuels en France. Proposée par les députés des familles Renaissance et PS, cette loi vise à rééquilibrer le marché locatif en réduisant les avantages fiscaux des locations touristiques.
Locations Airbnb : cette réforme inquiète les propriétaires
La niche fiscale Airbnb bientôt supprimée ?
Le texte de loi présenté à l'Assemblée vise à réduire l'abattement fiscal sur les revenus des locations touristiques. Actuellement, les logements touristiques bénéficient d'un abattement fiscal de 71 %, comparé à 50 % pour les autres locations meublées et 30 % pour les logements locatifs nus. La réforme propose de réduire cet abattement à 40 % pour tous les types de logements locatifs, dans le but de rééquilibrer le marché et d'inciter les bailleurs touristiques à privilégier les locations longue durée.
Actuellement, les trois catégories d’abattements fiscaux sur les revenus locatifs sont :
- 71 % pour les logements touristiques classés (plafond de revenus de 176 200 € par an)
- 50 % pour les autres locations meublées
- 30 % pour les logements locatifs nus
La réforme prévoit d'uniformiser ces abattements à 40 %, avec des exceptions pour les maisons d’hôtes, les gîtes ruraux et les logements de ski, qui conserveront leurs avantages fiscaux actuels.
Selon Élisabeth Borne, Première ministre, cette réforme est cruciale pour résoudre la crise du logement, notamment dans les zones tendues où la demande de logements longue durée dépasse largement l'offre. Les villes touristiques comme Biarritz et Bayonne sont particulièrement affectées, avec de nombreux habitants contraints de résider loin de leur lieu de travail.
Les locataires applaudissent, les propriétaires moins
La proposition de loi a été adoptée à l’unanimité par le Sénat et doit maintenant être examinée par l’Assemblée nationale. La révision du calendrier, initialement prévue pour le printemps prochain, a été avancée à la fin de l’année en raison de l’urgence de la situation. En effet, les Français ont de plus en plus de mal à se loger, au point que 13% des hommes de 30 ans vivent encore chez leurs parents.
Les réactions à cette réforme sont variées. Les représentants des propriétaires touristiques expriment leurs préoccupations quant à la diminution des avantages fiscaux, craignant une baisse de l'attractivité des investissements dans les locations touristiques. En revanche, les associations de locataires et de nombreux élus locaux, notamment dans les zones tendues, saluent cette initiative comme une réponse nécessaire à la crise du logement.