Le sujet de la loi santé est un sujet brulant, la ministre de la santé veut passer en force au mépris des professions médicales, la guerre est déclarée, la presse ne s’en fait que très peu l’écho.
Un des grands sujets controversés de cette nouvelle loi serait « la mort annoncée de la médecine libéral » au profit d’une forme de médecine nationalisée, avec des médecins obéissant aux injonctions de l’état, la mort du secret médical et la perte du libre choix de son médecin.
La médecine libérale bientôt morte ?
Tout ceci est vrai, mais avant tout cela une constatation s’impose, l’état et les assurances maladie en très grave déficit ont déjà tué cette médecine libérale. Le dernier rapport du conseil national de l’ordre des médecins dans son « atlas 2015 de la démographie médicale » est à ce titre très alarmant. Le manque de médecins généralistes et spécialistes est en train de s’étendre à tous les territoires.
Cette réalité commence à poser de sérieux problèmes, nous connaissions déjà les déserts médicaux dans les grandes zones rurales, ceux-ci s’étendent maintenant aux villes moyennes et même plus importantes. Dans ce rapport on y constate que la moyenne d’âge des médecins est de plus de 60 ans pour environ 27% de la population, et que seulement 14% ont moins de 40 ans. Les médecins ne trouvent plus de remplaçants pour partir en retraite et pire encore plus de remplaçants pour prendre quelques jours de congés.
Une autre constatation très alarmante, environ 25% des étudiants en médecine se destinent à faire autre chose que de soigner (administration, journalisme, industrie) et dans les 75% restants, seuls 35% envisagent une installation en cabinet libéral. Les grandes raisons invoquées sont en particulier des charges de travail très lourdes (plus de 70 heures par semaine) et très mal rémunérées. Le prix bloqué depuis très longtemps des consultations ne permet plus de prendre en charge les investissements nécessaires à la pratique libérale. L’installation d’un cabinet, le paiement des charges et des frais de fonctionnement, les tracasseries administratives et les surcharges annoncées par le tiers payant généralisé en dégoutent plus des trois quarts.
Il faut plus de deux médecins salariés pour remplacer un libéral
C’est Alain Juppé qui le premier a installé la « médecine comptable » c’est depuis ces premières décisions que la médecine libérale est tombée malade. Depuis les choses n’ont fait qu’empirer pour en arriver aujourd’hui a l’explosion. Marisol Touraine dans ses certitudes idéologiques sera bientôt considérée par les Français sur le même plan que Cécile Duflot. Toutes les deux auront mis à mal leur domaine de responsabilité ainsi que la France pour très longtemps.
Aujourd’hui nombre de médecins libéraux ont décidé de prendre leur retraite immédiatement si la loi santé passe dans l’état. Les hôpitaux ayant déjà un grave problème de recrutement ce n’est pas pour demain que le territoire pourra absorber la quantité de malades avec des médecins salariés. Rappelons qu’un salariés fait dans notre pays 35 heures, 2,5 médecins sont donc nécessaires pour remplacer un médecin libéral (temps de travail plus RTT plus congés payés plus arrêt) Les médecins qui seraient nécessaires n’existent pas, l’état n’a pas les moyens de financer des maisons médicales ni de salarier le personnel, les mutuelles s’en chargeront. Chaque mutuelle obligera donc les patients à un parcours de soins dans leur réseau, avec des prix négociés, c’est déjà le cas pour l’optique et d’autres soins. Non contant de créer la médecine nationalisés indigente, les socialistes auront aussi crée la médecine low coast.
L’accès aux soins tant cité comme argument par Hollande et ses ministres sera, dans l’avenir un parcours du combattant administratif, les quelques médecins libéraux qui auront tenu le coup seront déconventionnés et prendront le juste prix pour soigner des patients qui auront les moyens (comme dans certains pays comme l’Angleterre)