Premier ministre : comment Lucie Castets peut-elle peser désormais ?

La fin de l’hypothèse Lucie Castets à Matignon

La victoire surprise du Nouveau Front Populaire aux dernières élections législatives a fait naître un élan sans précédent à gauche. Exclue du pouvoir depuis 2017, et la fin du quinquennat Hollande, elle pouvait à nouveau espérer revenir aux manettes. Restait à se choisir un nom pour Matignon. Après un enlisement de plusieurs semaines, les chapeaux à plumes de la gauche se sont mis d’accord : ce sera Lucie Castets. Inconnue du grand public, elle a le mérite de faire consensus. Débute alors un été rythmé par l’espoir et les rapports de force avec l’Élysée.

Lors de la rencontre en fin de semaine dernière avec Emmanuel Macron, tout est encore possible. Certains y voient même une sorte d’entretien d’embauche pour cette fonctionnaire à la ville de Paris et porte-parole d’un collectif de défense des services publics. Finalement, il n’en sera rien. La raison : l’ensemble des autres groupes parlementaires affirme au Président de la République leur intention de voter une motion de censure contre le Nouveau Front Populaire dès la première séance à l’Assemblée nationale, et ce, même si les Insoumis ne sont pas au gouvernement.

Quel avenir pour Lucie Castets ?

Avec l’annonce, indirecte, du Président de la République de ne pas la nommer à Matignon, c’est donc la fin du rêve de la gauche de revenir au pouvoir. Néanmoins, la séquence a au moins permis à Lucie Castets de se faire un nom. En politique, ça compte. Surtout quand on est capable de réunir les deux gauches irréconciliables, à savoir le Parti Socialiste et La France Insoumise. Reste l’après : sans poste de députée, 2027 semble être un horizon très lointain.

Reste que Lucie Castets peut désormais entrevoir un leadership à gauche. Mais le plus dur commence : arriver à se mettre au-dessus des partis de gauche pour espérer rassembler. Un chantier titanesque, surtout que beaucoup accusent Jean-Luc Mélenchon d’avoir tout fait pour faire échouer le Nouveau Front Populaire.