« C’est n’importe quoi ». La réponse, sèche, est tombée sans détour depuis les couloirs de l’Élysée. Le mot « dissolution » refait surface pour cette année 2025.
Des législatives anticipées fin 2025 ? Macron sème le doute

Une rumeur venue de l’étranger, une réaction cinglante de l’Élysée, un climat institutionnel tendu. La machine politique française frémit autour d’une hypothèse qui semblait pourtant enterrée. Et si le scénario se rejouait, contre toute attente ?
Dissolution de Macron à l'automne ? Une rumeur qui relance les spéculations
Ce 22 avril 2025, un article du média américain Bloomberg a ravivé une incertitude politique que l'on croyait dissipée. Selon cette source, Emmanuel Macron "envisage" une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale dès l’automne 2025. Une hypothèse rapidement balayée d’un revers de la main par l’entourage du président : « C’est n’importe quoi », a sèchement réagi l'Élysée auprès de RTL. Néanmoins, le timing juridique le permettrait : dès le mois de juillet, soit un an après les dernières législatives anticipées de juin 2024, le chef de l’État pourrait appuyer de nouveau sur le bouton rouge, pour rappeler les Français aux urnes.
L’article 12 de la Constitution offre au président la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale, mais à une condition : respecter un délai d’un an entre deux dissolutions. En ce sens, Macron retrouvera ce pouvoir dès l’été. Mais en faire usage ? Rien n’est moins sûr. Lors de ses vœux du 31 décembre 2024, Emmanuel Macron avait reconnu les effets contreproductifs de sa dernière décision : « Je dois bien reconnaître que la dissolution a apporté davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français ». Une autocritique rare pour le chef de l'État.
Une Assemblée fracturée, un exécutif sous pression
Depuis juin 2024, l’Assemblée nationale reste sans majorité. Aucun groupe politique n'atteint actuellement les 200 sièges au Palais Bourbon (alors que la majorité absolue est à 289 !) Le bref passage de Michel Barnier à Matignon, suivi d’un gouvernement Bayrou sans base solide, a plongé la vie politique dans une instabilité chronique. Pour Macron, reprendre la main sur ce paysage éclaté via de nouvelles législatives pourrait avoir un attrait stratégique. Le retour du président sur la scène internationale, conjugué à une remontée modeste dans les sondages (30 % de popularité en mars selon BVA pour RTL), pourrait nourrir l’illusion d’un regain électoral.
Malgré les démentis fermes, plusieurs sources politiques évoquent un climat où le mot "dissolution" circule de plus en plus. Le 17 avril, Politico affirmait que cette option faisait son retour à l’Élysée. À TF1, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a reconnu que cette hypothèse plane sur l’action publique : « Nous travaillons en ayant toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête ». Cette ambiguïté alimente l’idée d’un ballon d’essai lancé pour tester l’opinion… ou d’un plan B déjà en gestation.