Après l'attaque terroriste contre un couple de policiers à Magnanville, les syndicats de police ont obtenu une autorisation de port d’armes hors service, mesure jusqu'ici autorisée uniquement pendant l'état d'urgence, jusqu'au 26 juillet.
Armer les policiers pour qu’ils puissent se protéger
Désormais, les policiers pourront continuer à garder leur arme, même hors service et une fois l’état d’urgence levé. C’est ce qu’ont réussi à obtenir les syndicats de police, après un entretien avec le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, mardi 14 juin.
« Le ministre nous a annoncé que l'autorisation du port d'armes serait prolongée au-delà de l'état d'urgence », a confirmé Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité SGP-FO. La mesure « va être pérennisée », a également déclaré Philippe Capon, secrétaire général d'Unsa Police.
Cibles évidentes des terroristes, les policiers ont fait part de leur inquiétude au ministre qui semble les avoir entendus. « Au-delà du policier en uniforme, c’est aujourd'hui à sa famille que ces lâches s’en prennent », a ajouté Yves Lefebvre, qui a demandé que « tout soit mis en œuvre » pour éviter « de tels actes ».
De nouvelles mesures de protection des policiers
En janvier 2015, trois policiers avaient été pris pour cibles par les terroristes : Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe. C’est pourquoi le syndicat Alliance a demandé une nouvelle fois la révision des règles de la légitime défense pour les forces de sécurité, mais aussi une préservation de l’anonymat des policiers dans les médias et les procédures.
Et de poser la « question de la sécurité des condamnations » et du « suivi des radicalisés ». « Il faut instaurer des mesures administratives », a lancé Patrice Ribeiro de Synergie, « y compris pour tous ceux ayant déjà purgé une peine de prison ».
De son côté, le Premier ministre, Manuel Valls, a fait savoir que des mesures avaient « déjà été prises pour la protection des policiers ». « Nous n'allons pas adopter à chaque fois une nouvelle mesure », a-t-il ajouté. « Il n'y pas de risque zéro, ils le savent ».