Ce qui est extraordinaire avec les politiques, de droite comme de gauche, c’est qu’ils n’ont aucune pudeur à mettre en pratique le point cardinal de leur pensée qui est : « Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais ».
Ce qui est tout aussi extraordinaire chez ces mêmes politiques c’est leur capacité à nous prendre pour des imbéciles en permanence tout en nous faisant comprendre que c’est comme ça et pas autrement et gare à celui ou celle qui prendra la parole car il ou elle se verra immédiatement qualifier des termes de « populiste » voir de « poujadiste ».
Une finale de la Ligue des Champions à 20 000 euros pour le contribuable
Ainsi le voyage Poitiers-Berlin de Manuel Valls pour aller assister à la finale de la Ligue des Champions, voyage estimé à 20000€ aux frais du contribuable, a causé une émotion légitime dans le pays. En effet, comment justifier un tel voyage alors qu’aucune équipe française n’était qualifiée ? On nous rétorquera que Manuel Valls est né à Barcelone, est donc catalan, et que son oncle a écrit l’hymne du Barça. Dont acte mais, comme l’a dit à juste titre et avec humour Nathalie Kosciusko-Morizet : « Heureusement qu’il n’est pas supporter des All Blacks ».
Cependant, à l’exception de NKM, de Claude Guéant et de Eric Woerth, on ne peut pas dire que les leaders des « Républicains » (ça fait drôle d’écrire ce mot pour la première fois en parlant d’un parti politique français et pas américain) se soient montrés très virulents à l’égard du Premier Ministre. Peut-être avaient-ils peur qu’on leur rappelle les allers-retours entre Paris et la Sarthe de François Fillon pendant ses cinq années passées à Matignon, voyages toujours payés par les contribuables (en un seul mot) alors qu’en TGV le trajet prend à peine une heure et coûte infiniment moins cher ? Peut-être avaient-ils aussi peur qu’on leur rappelle les voyages en avion du Président Nicolas Sarkozy puisque celui-ci prenait la voie des airs pour aller aux sommets européens à Bruxelles (mais François Hollande fait de même) alors que la capitale belge n’est qu’à 1h20 de Paris de centre ville à centre ville (au contraire des aéroports) ? Ou de l’avion qu’il avait pris pour aller à Orléans, ville située à 120 kilomètres de Paris, en février 2011 ? Sans oublier le voyage de Nicolas Sarkozy, Président des Républicains, il y a quelques jours pour rallier Le Havre à 177 kilomètres de Paris…
Le jet privé, meilleur ami des déplacements politiques
Inutile de dire qu’il est surréaliste pour le commun des mortels de voir que le jet privé est devenu le mode de déplacement quasi unique des leaders d’un pays en faillite, pour citer François Fillon alors Premier Ministre de Nicolas Sarkozy, d’un pays dans lequel tout le monde ou presque doit se serrer la ceinture alors qu’il a à la tête de son gouvernement Manuel Valls. On passe du surréalisme au cauchemar lorsqu’on se souvient que le tandem Sarkozy-Fillon, avec à leurs côtés Jean-Louis Borloo et NKM, les Bonnie and Clyde de l’écologie, avaient crée une taxe carbone, heureusement censurée par le Conseil Constitutionnel, pour faire payer ces salauds de pauvres qui partent gagner leur SMIC avec un vieux véhicule diesel même pas équipé d’un pot catalytique.
Et on continue à cauchemarder en pensant qu’Anne Hidalgo, Maire de Paris socialiste comme Manuel Valls, a passé la limitation de vitesse sur le périphérique à 70 km/h et va interdire la ville aux véhicules diesel en 2020 afin de « lutter contre la pollution ». Oui on cauchemarde car les « salauds de pauvre » qui roulent encore dans de vieux diesels aimeraient bien pouvoir aller voir des matches de foot à l’autre bout de l’Europe en jet privé. Oui on cauchemarde car un smicard qui met un an et demi à gagner le prix du voyage en avion de Manuel Valls à Berlin doit se demander si nos dirigeants ne nous prennent pas un peu pour des imbéciles en nous appelant encore et toujours à « faire des efforts ».
John Kennedy disait : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Pour les politiques français, de droite comme de gauche, on serait plutôt sur la ligne : « Ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire pour votre pays, demandez vous ce que votre pays peut faire pour vous...».