Lors de l'hommage aux victimes, lundi 18 juillet, le Premier ministre, Manuel Valls, a été très clairement hué. Que faut-il en pensez ?
La colère du peuple niçois
Certains diront que ce n’était ni le lieu, ni le moment. D’autres que c’était le seul moyen pour les Niçois d’exprimer leur colère. A son arrivée et à son départ de la promenade des Anglais à Nice, Manuel Valls s’est fait copieusement hué par la foule qui s’était amassée pour rendre hommage aux victimes. Ces cris ont été d’autant plus remarqués que la foule niçoise a applaudi chaleureusement les pompiers et les personnels soignants à quelques minutes d’intervalles.
Des mots comme « assassin » ou encore « démission » ont même fusé dans la foule. Certains portaient des pancartes visant le chef de l'Etat et sur lesquelles on pouvait lire : « Hollande démission ». Comment expliquer ces invectives ? Il semblerait que les Français ne fassent plus confiance dans un gouvernement qui leur promet que toutes les mesures de sécurité ont été prises pour les protéger et que finalement de tel événement sont encore possible.
Tentatives de diabolisation
Mais cette colère, certains élus ne veulent pas l’entendre. Car s’il y a colère, il y aura recherche de coupables. Du coup, on préfère dire que ces cris n’étaient pas vraiment spontanés. C’est en tout cas le discours qu’a tenu Philippe Tabarot, vice-président LR de la région Paca. « Il y avait une tension forte, une ambiance électrique sous la chaleur, les gens étaient plus énervés que recueillis », a-t-il estimé. « En même temps, j'ai l'impression que ce n'était pas spontané, ces huées. » Y aurait-il eu des manipulations ? L’explication est un peu facile.
Les Français ne se sentent plus en sécurité et ils ont voulu le faire savoir. Faut-il y voir autre chose que de la colère ? Certainement pas. Il n’y avait là rien de partisan, juste des personnes qui ont perdu un père, une mère, un enfant, un ami et qui crient leur souffrance et leur désir de justice. Chaque attentat est suivi des mêmes cérémonies et ces cérémonies, les Français n’en veulent plus. Ils veulent juste vivre en paix chez eux.