Le nombre d’actes racistes, dirigés contre les musulmans ou les juifs, ne cesse d’augmenter. C’est dans ce contexte tendu que le Premier ministre va présenter, aujourd’hui, un plan de lutte.
Un plan à 100 millions d'euros
Pour marquer le coup, c’est tout le gratin du gouvernement qui va faire le déplacement à Créteil, où s’est produite une violente agression antisémite en décembre dernier : Najat Vallaud-Belkacem (Education), Christiane Taubira (Justice), Bernard Cazeneuve (Intérieur), Fleur Pellerin (Culture), Myriam El Khomri (Ville) et le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, Gilles Clavreul.
Les associations attendent beaucoup de ce plan dont l'enveloppe pourrait, selon certaines sources, atteindre 100 millions d'euros au total.
Le plan devrait comporter plusieurs volets, notamment juridique, pédagogique et numérique. François Hollande, qui a fait de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme une "grande cause nationale", avait annoncé en début d'année un renforcement de l'arsenal répressif contre "tout propos de haine" raciste ou antisémite. Des annonces sont aussi attendues sur le numérique, pour agir avec plus de force auprès des acteurs d'internet, souvent difficiles à mobiliser sur ces thématiques.
Une explosion des actes racistes depuis les attentats
Au premier trimestre, le nombre d'actes antimusulmans a été multiplié par six par rapport à la même période l’an dernier. Les attentats de janvier commis par des terroristes islamistes n’y sont évidemment pas étrangers.
"Jamais depuis la mise en place en 2011 de l'Observatoire national contre l'islamophobie, les actes antimusulmans n'ont connu une telle implosion par des actions, menaces ou sur les réseaux sociaux", explique dans un communiqué le président de cette instance.
Mais les juifs français ne sont pas épargnés. En 2014, le nombre d’actes antisémites recensés sur le territoire français a doublé. Il est de 851 contre 423 en 2013. Cela représente une augmentation de 101%. 51% des actes racistes commis en France en 2014 sont dirigés contre des juifs. En somme, moins de 1% des citoyens du pays est la cible de la moitié des actes racistes commis en France.