Dans une interview parue dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, la présidente du Front national a déclaré : « Entre lui et Hillary Clinton, c'est clair, je choisirais Donald Trump. » Ce positionnement sera-t-il compris de ses électeurs ?
Des points de programme en commun ?
Alors que Jean-Marie Le Pen s’était très tôt prononcé en faveur du candidat républicain, Donald Trump, il aura fallu attendre le 7 juillet dernier pour découvrir, dans un entretien de la présidente du FN à Valeurs actuelles, qu’elle aussi soutenait l’adversaire d’Hillary Clinton. Selon Marine Le Pen, la candidate démocrate « incarne tout ce que les États-Unis ont pu construire et exporter de néfaste dans le monde ».
Interrogée par Radio Classique, vendredi 8 juillet, la candidate frontiste à l’élection présidentielle a fait la liste des points de programme qu’elle a en commun avec Donald Trump : « Je note que Donald Trump est contre le TAFTA. Moi aussi je suis contre le TAFTA. Je note qu'il est pour un monde multipolaire. Je souhaite également l'émergence de ce monde multipolaire. Je crois que, pour la France, la vision qui est portée par Donald Trump en matière internationale rejoint l'intérêt supérieur de la France, ce qui n'est pas le cas de la politique qui est défendue par Hillary Clinton. »
Et d’ajouter : « On diabolise la Grande-Bretagne, on diabolise les États-Unis, on diabolise la Russie. Mais on va aller jusqu'où comme ça ? »
Des accords sur l’immigration et les relations avec Poutine
Mais les deux candidats pourraient se rejoindre aussi sur leur rejet de l’immigration massive, notamment de celle qui provient des pays musulmans. « Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions qui, chaque jour, arrivent en France remplis d'immigrés ? » avait lancé Marine Le Pen en 2012. Une phrase qui fait écho à la déclaration de Trump qui souhaite que l'entrée aux États-Unis soit interdite aux musulmans « jusqu'à ce que les élus de notre pays comprennent ce qui se passe ».
Mais, en politique étrangère aussi, ils pourraient s’entendre. Le Front national a inscrit dans son programme « une alliance stratégique poussée » avec la Russie qui pourrait conduire à « un partenariat militaire et énergétique ». Une vision que le candidat républicain partage pour son propre pays, lui qui a fait savoir qu’il souhaitait « un rapprochement et des relations plus étroites avec la Russie ».
Et si ce qui rapprochait Marine Le Pen et Donald Trump était uniquement leur volonté d’incarner des candidats anti-système ? Certains trouveront ce positionnement démagogique, d’autre pragmatique, d’autres encore purement électoraliste. Mais force est de constater que ce discours plaît...