Le gouvernement a annoncé, le 23 septembre 2020, que le congé paternité en France allait être allongé de 14 à 28 jours, comblant ainsi une certaine lacune sociale. L'Hexagone a en effet un des congés paternités les plus courts d'Europe et que seuls 67% des jeunes pères prennent. Le Medef a réagi, sur FranceInfo, estimant que « c'est une bonne mesure » mais ne manquant pas de la critiquer par la même occasion.
Doublement du congé paternité : le Medef tiraillé
Interrogé sur FranceInfo le 23 septembre 2020, Patrick Martin, président délégué du Medef, n'a pas eu d'autres choix que féliciter le gouvernement pour cette mesure : « c'est une bonne mesure pour la société », juge-t-il estimant que « c'est le sens de l'histoire ». « On voit très bien dans les jeunes générations qu'il y a cette aspiration des couples à s'occuper plus des enfants, à mieux se partager les tâches ».
Impossible, pour le Medef, de critiquer la mesure en soi : demandée de longue date, elle était attendue, la France étant un mauvais exemple en termes d'égalités entre les jeunes mères et les jeunes pères. Pour autant, le Medef reste tiraillé : l'allongement du congé paternité va « coûter 300 millions d'euro » aux entreprises, selon le vice-président. « Ce sont quand même 60 % des entreprises qui cotisent aux allocations familiales », rappelle-t-il alors que la Sécurité sociale devrait prendre en charge le coût intégral du congé paternité.
Une bonne mesure, mais pas le bon moment
Le Medef ne comprend pas, non plus, que le gouvernement veuille rendre une partie de ce congé paternité obligatoire, une décision qui vise à inciter les 33% de jeunes pères qui ne prennent pas de congé paternité à faire valoir leurs droits auprès de leur employeur. Patrick Martin rappelle sur FranceInfo que le Medef « regrette par principe tout ce qui est obligatoire ». « Nous préférons que l'étalement puisse se faire à l'initiative du salarié, en accord avec l'employeur, sur la durée la plus longue possible et qu'il y ait la plus grande possibilité de fractionnement », ce qui permettrait de maintenir l'employé à son poste, quitte à laisser une charge plus importante à la mère en ce qui concerne l'accueil de l'enfant.
Surtout, si le Medef est convaincu que la mesure est une bonne chose, il juge que le gouvernement aurait pu attendre un peu. « On comprend bien que cette mesure ne prendra effet qu'à l'été 2021, mais ne nous trompons pas de combat. Cela vient un peu se surajouter aux difficultés actuelles », estime Patrick Martin qui rajoute « mais on n'en fait pas un plat pour autant ».
Sur l'allongement du congé paternité, en somme, le Medef est pour ne pouvant pas être totalement contre, mais est en même temps un peu contre quand même.