Les tracteurs bloquent à nouveau les routes françaises. À l’approche de la fin d’année 2024, les agriculteurs sont repartis en grève, exprimant une colère persistante. Ils dénoncent la hausse des coûts de production et le manque de réponses concrètes de la part du gouvernement.
Mobilisation des agriculteurs : la colère refait surface en France
Revendications des agriculteurs : un malaise persistant
Les agriculteurs dénoncent une série de mesures gouvernementales et réglementaires qui augmentent leurs charges. Lors de précédentes manifestations, ils avaient déjà exprimé leur détresse face à des réglementations environnementales de plus en plus strictes, ainsi qu'à l’augmentation des coûts du gazole non routier (GNR). « Le GNR est devenu une priorité. Nous l'achetons à 1,20 € le litre, c'est insoutenable », explique un agriculteur, soulignant que les marges sont de plus en plus réduites.
En janvier dernier, des promesses avaient été faites, mais les syndicats agricoles comme la FNSEA et la Coordination Rurale affirment que rien n'a réellement changé depuis. Les agriculteurs réclament des prix justes pour leurs produits, un allègement des charges et des subventions plus adaptées aux défis qu'ils rencontrent aujourd'hui. Ainsi, le bio ne parvient pas à être rentable à cause de ses coûts de production élevés et d'un marché qui peine à décoller. Ce secteur demande donc une augmentation des subventions qui lui sont allouées. Le président de la FDSEA a d'ailleurs affirmé que « Gabriel Attal n'a pas pris la mesure de notre détresse », malgré les nombreuses propositions soumises au gouvernement.
Le poids des réglementations écologiques
Parmi les causes principales de cette mobilisation, plusieurs réglementations écologiques sont pointées du doigt par les manifestants. Les interdictions liées aux pesticides, les normes environnementales sur l'eau et la gestion des sols, ainsi que les coûts liés à la transition énergétique imposent une pression croissante sur les producteurs français. Ces réglementations, bien qu’essentielles pour l’environnement, rendent la production agricole locale moins compétitive face à l’importation étrangère, moins soumise à ces contraintes. Un agriculteur témoigne de l’impact de ces décisions : « Les éleveurs, les viticulteurs, les maraîchers, tous sont impactés par ces mesures qui réduisent nos marges de manœuvre et augmentent nos charges sans aide compensatoire ».
Cette grève des agriculteurs rappelle l’importance stratégique de la souveraineté alimentaire pour la France. Dépendre des importations pour nourrir la population devient de plus en plus risqué, et d'autant plus incompréhensible que le pays possède une capacité de production agricole vaste et diversifiée. Les agriculteurs soulignent l'ironie de la situation : la France, terre d'agriculture, pourrait largement subvenir à ses propres besoins, mais les coûts de production et les politiques publiques actuelles ne le permettent pas. « On produit pour nourrir le peuple, mais nous, on crève », déclarent certains manifestants en dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de soutien concret.