Le ton est sans concession. Le bilan de son successeur (et prédécesseur ?) est passé comme il se doit à la moulinette, son propre bilan rappelé, ses idées martelées. L’ancien chef de l’Etat, qui brigue un nouveau mandat en 2017, n’a rien perdu de sa verve dans un entretien donné au Figaro. Les fans apprécieront, les autres sans doute moins !
Les fonctionnaires dans le viseur
Parmi les propositions dévoilées dans l’interview, l'ancien chef de l'Etat propose notamment d'augmenter le temps de travail des fonctionnaires. Notamment en leur accordant "moins de jours de RTT" (mais, en contrepartie, il propose "de rétablir les heures supplémentaires défiscalisées").
Nicolas Sarkozy propose aussi de repousser à 63 ans l'âge légal de départ à la retraite d’ici 2020. Ses deux concurrents à droite, François Fillon son ex-premier ministre, et Alain Juppé proposent quant à eux d'aller plus loin et de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Depuis la réforme des retraites de 2010, entreprise sous son mandat, l’âge légal de départ à la retraite est passé de 60 à 62 ans. "Rien que cette mesure permet de récupérer 22 milliards par an" assure t-il.
Il propose en outre, contrairement à François Fillon, de ne pas supprimer les 35 heures mais de laisser aux entreprises la possibilité, si elles le souhaitent, de négocier la fin de la durée légale du travail.
Arrêter de spolier les grosses fortunes
Convaincu qu'il existe une "politique alternative" à celle de François Hollande, il veut baisser les dépenses publiques, afin qu’elles ne dépassent pas 50% du PIB (contre 57% aujourd’hui) mais aussi baisser les impôts qui "écrasent" les Français (ils représentent aujourd’hui 45% du PIB), et même carrément supprimer l’ISF (Impôt sur la fortune). "On ne peut pas vouloir l'Europe, c'est-à-dire la liberté de circulation des hommes et des capitaux, et avoir la fiscalité la plus lourde du continent" explique t-il, en rappelant que l’Allemagne ne possède pas d’ISF.
Remettre les entreprises au cœur de la politique gouvernementale
Au sujet du bilan de François Hollande, Sarkozy n’y va pas par quatre chemins : "Depuis que les statistiques existent, c'est la première fois que la France enchaîne trois années de croissance quasi nulle: 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014".
Autre domaine dans lequel il critique l’actuel président de la République, la vie des entreprises : "C’est aussi la première fois que le nombre de défaillances d'entreprises est supérieur à 60.000 par an deux années de suite". Il veut justement remettre les entreprises au cœur de la politique gouvernementale. Avec lui, plus de pigeons !
Il prévient en outre qu’il ne faut pas "se laisser abuser" par la baisse du chômage en janvier (19 000 chômeurs de catégorie A, sans activité, en moins en janvier).
Bref, Nicolas Sarkozy is back...