Le 27 octobre 2023, c’est la date anniversaire de la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk. À cette occasion, en France, un collectif lance un appel : le #NoTwitterDay. Derrière cet appel, une critique profonde de la direction prise par la plateforme sous l’égide de Musk.
Le #NoTwitterDay : l’appel au boycott contre Elon Musk
L'ascension de Musk et la transformation de Twitter
Elon Musk a bâti un empire allant de l'automobile électrique avec Tesla à la conquête spatiale avec SpaceX. Lorsqu'il a acquis Twitter en 2022, rebaptisé "X", beaucoup s'attendaient à des innovations. Cependant, ce fut une série de controverses qui ont suivi, notamment autour de la modération et de la diffusion de fausses informations.
Sous Musk, Twitter a vu l'introduction d'un système de certification payant, favorisant les comptes clickbait au détriment des médias traditionnels. Une telle démarche commerciale a soulevé des questions sur la neutralité et l'intégrité de la plateforme, et augmenté la propagation de la désinformation.
Le #NoTwitterDay, reflet d'une inquiétude politique
Le collectif à l'origine du #NoTwitterDay n'est pas seulement préoccupé par la qualité de l'information. Il s'agit d'une critique profonde de la concentration du pouvoir numérique entre les mains de quelques-uns, incarnée par Musk. En appelant à un boycott, ils mettent en lumière les dangers d'une telle hégémonie pour la démocratie.
La tribune publiée dans Le Monde par les 28 signataires, allant de journalistes à des universitaires, est un appel à la vigilance. Ils soulignent la responsabilité de Twitter en tant que principal canal de communication publique et la nécessité de préserver son intégrité. Il s’inquiètent de la modération sur le réseau social, pointée du doigt par de nombreuses associations.
« Au cours de l’année qui vient de s’écouler, nous avons assisté à une série d’évolutions qui suscitent les plus vives inquiétudes quant à la direction prise par cette plate-forme. Il apparaît tout d’abord que la réduction significative des équipes de modération ne permet pas de réagir aussi diligemment qu’il le faudrait s’agissant de la suppression ou de la restriction des contenus qui contreviennent à la législation en vigueur dans l’Union européenne : désinformation, apologie du terrorisme, pédopornographie, incitation à la violence ou à la haine », écrivent les signataires.
#NoTwitterDay : un boycott, mais quels changements ?
Si le #NoTwitterDay est un symbole fort, il pose également la question des alternatives. Le monde numérique est dominé par quelques géants, et trouver un espace d'échange libre et non commercial est un défi. Des plateformes comme Mastodon et BlueSky ont tenté de s'imposer, mais sans parvenir, pour l’instant, à détrôner Twitter. La véritable question est donc : comment rééquilibrer le pouvoir dans l'espace numérique ? Le boycott peut être un début, mais il faudra une action politique plus large pour réguler les géants de la tech et garantir une véritable démocratie numérique. L’Union européenne est néanmoins sur le coup.
D’autant plus que l’avenir de Twitter sous l’égide d’Elon Musk est incertain. Avec une baisse de 13,4 % du trafic sur Twitter en France, le mécontentement des utilisateurs est réel. Les décisions de Musk, souvent impulsives et non conventionnelles, ont eu un effet très négatif sur la perception de la plateforme.
Elon Musk est également connu pour ses prises de position controversées, allant de la critique des mesures de confinement à la minimisation de la crise climatique et à des propos contre les droits des personnes LGBT+. « Fin septembre, plusieurs organisations américaines de lutte contre le racisme et l’antisémitisme se sont ainsi alarmées publiquement de ce que X était devenu « un terrain fertile pour certains des discours les plus dangereux », notamment ceux à caractère complotiste », souligne la tribune publiée le 24 octobre 2023 sur Le Monde.
L’influence de l’homme le plus riche du monde sur Twitter pourrait-elle à terme nuire à la plateforme ?