Partis politiques : mort aux cons

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 23 avril 2015 à 8h29
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Ainsi s’appelait le premier véhicule militaire entré dans Paris pour sa libération du joug nazi le 24 août 1944. C’était la jeep du Capitaine Dronne, à la tête d’un bataillon d’Espagnols anarchistes et communistes.

Le général de Gaulle en avait souri d’un « vaste programme ! ».Bien entendu, nous avons tout oublié. Profitant de l’oubli, de nombreux politiciens ont même réussi à faire passer leur double jeu pour de la Résistance.

France : une classe politique désemparée

L’ennemi n’est plus le même mais l’injustice est revenue au galop. Une classe politique désemparée se maintient au pouvoir par les artifices les plus éhontés. Les élus de la Nation représentent au mieux le quart des voix lorsqu’ils sont élus « à la majorité ». Leurs partis politiques sont maintenus à flot par des subventions qu’ils se votent à eux-mêmes, en évitant toute apparition de compétiteur. L’argument de diabolisation du Front National se détruit lui-même dès lors qu’on ne peut vivre en démocratie et ignorer 30 % des suffrages. Les Verts, qui font moins de 2 % et se déchirent entre eux, ont quasiment droit à plus d’égards… ou que le front de Gauche devient un groupuscule éteint et hagard, également écartelé par de multiples dissensions. Le Parti Socialiste va droit vers un pourcentage en dessous des 10% et l’UMP est un clan en répit provisoire avant une nouvelle guerre des chefs. Les jeunes et les actifs délaissent les urnes et s’en moquent.

Notre classe politique est morte, à force de compromis, de pantouflages, de passages en forces, de complaisances de courtisans, de la confusion entre élite et microcosme, de son incompétence notoire. La prochaine campagne présidentielle ne pourra que mal se passer ou engendrer des violences civiles sans précédent si l’exécutif ose se représenter devant le peuple dans cet état lamentable. On ne parlera plus de ce chahut de bobos de mai 68 dont les grèves ouvrières avaient sifflé la fin de récréation, mais d’émeutes, de conflits radicaux, de camps retranchés, de snipers.

Les dégâts de nos pseudos-élites

Le livre de Ghislaine Ottenheimer, « les intouchables » dressait une interminable litanie de monuments aux morts par millions de personnes et centaines de milliards pour compter les dégâts produits en peu de temps par nos pseudo-élites. Tels les généraux irresponsables de la guerre 14-18, une longue liste de technocrates aura mis en boucherie tous les fleurons français des entreprises et de l’industrie en moins de trente ans, rejetant plus de dix millions de Français au rang d’exclus, supprimant tout espoir d’emploi stable pour les jeunes, délaissant la vieillesse, les malades, les handicapés dans les oubliettes de la république, au nom de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.

En trente ans de techno pouvoir, la moitié de la richesse française a fondu, pillée par des courtisans obsédés d’ambition personnelle et sans aucun charisme. Bien pire, ils ont lutté sans cesse pour éliminer tout talent, toute initiative qui pouvait leur faire de l’ombre. Ils sont isolés dans leurs bunkers, leurs hôtels particuliers, comme dans une canopée coupée des réalités. Ils sont d’autant fragiles que leur périmètre rétrécit. Un commando de dix hommes décidés peut en dix minutes prendre le contrôle de n’importe quel siège parisien.

Une des dix plus grandes découvertes du XXème siècle aura été le théorème de Gödel qui montre que la solution à l’incomplétude d’un système ne peut venir que de l’extérieur. Il faut qu’une jeep « mort aux cons » entre à nouveau dans la capitale.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur.Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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