Au Bénin, Patrice Talon a été réélu sans surprise le 12 avril 2021 à la présidence du pays, avec 86% des voix.
L’opposition, empêchée de concourir, avait lancé un appel au boycott du scrutin, qui a été très suivi : le taux de participation a été de seulement 50,17%, contre 65% en 2016.
Le déroulement du scrutin du 11 avril a ainsi été sujet à de nombreuses controverses. En effet, selon la commission électorale nationale autonome (Cena), 16 arrondissements sur 546 n'ont pas pu voter, notamment dans les localités du centre nord du pays, où se trouvent les fiefs historiques de l'opposition. En outre, plusieurs cas de fraudes, d’intimidation des observateurs et de bourrages d’urnes ont été observés.
Si le président réélu a déclaré que ses priorités seraient l’amélioration des secteurs de la santé et de l’éducation, d’autres défis, plus politiques, pourraient se poser à lui.
L’un de ses principaux défis sera notamment de rassembler et d’apaiser la classe politique, très divisée. Celle-ci, conjointement avec plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme – comme Amnesty International – dénoncent la dérive autoritaire du gouvernement de Patrice Talon, « une chasse aux sorcières » qui se matérialise notamment par des emprisonnements d’opposants, de blogueurs et de journalistes.
Pour se défendre, Patrice Talon met en avant son bilan économique, unanimement jugé comme positif.
Le premier mandat de Patrice Talon a été marqué par plusieurs réformes économiques, notamment une simplification administrative d’envergure et la construction d’infrastructures routières.
Depuis l’été 2020, le Bénin fait partie de la catégorie des pays à revenu intermédiaire, un classement établi par la Banque Mondiale. Le revenu par habitant annuel y est passé officiellement de 870 dollars à 1 250 dollars. La croissance du pays est surtout due à l’augmentation annuelle de la production de coton, qui a atteint 700 000 tonnes en 2020. La prévision de croissance de 2021 est de 5%.
L’amélioration de la situation économique est certainement due au volontarisme de Patrice Talon, qui selon ses collaborateurs « veut changer la face de son pays ».