Le supplice de la veuve Capet
Enfermée à la Conciergerie depuis le 2 août, la ci-devant reine « Marie-Antoinette dite Lorraine Dautriche, veuve de Louis Capet » est condamnée à mort dans la nuit du 15 au 16 octobre 1793 – 25 vendémiaire de l’an II –, pour complot et haute trahison. La sentence sera exécutée sans délai. À 11 heures du matin, la souveraine déchue, vêtue d’un simple déshabillé de coton blanc, les mains liées, monte dans la charrette fatale. Le temps est clair, malgré un léger brouillard. Sur le parcours, trente mille hommes de troupes ont été disposés en double haie, afin de prévenir toute tentative d’évasion. Quelques minutes après midi, le cortège débouche enfin sur la place de la Révolution – l’actuelle Concorde. L’échafaud a été dressé du côté des Tuileries. Bravement et avec beaucoup de dignité, Marie-Antoinette gravit seule l’échelle. Les aides l’attachent sur la planche à bascule. La lunette se referme dans un claquement sec. La lame tombe avec un bruit sourd. Puis le bourreau saisit la tête sanglante par les cheveux. Il la brandit vers la foule des sans-culottes qui la salue dans un tonnerre de « Vive la République ! »
Ceci est un extrait du livre « Petites histoires du quotidien des Rois : l'AUTOMNE » écrit par Philippe Delorme paru aux Éditions VA Press. (ISBN-13: 979-1093240282). Prix : 14,90 euros.
Reproduit ici grâce à l'aimable autorisation de l'auteur et des Éditions VA Press.