Pour Jean-Frédérique Poisson, président du parti chrétien démocrate qui avait participé à la primaire de la droite, François Fillon doit apporter des preuves de son innocence dans les 48 heures, sans quoi il faudra le remplacer.
Parce qu’il a participé à la primaire de la droite, Jean-Frédérique Poisson est tenu de soutenir François Fillon qui a remporté le scrutin. Mais les charges s’accumulant de jour en jour, il devient difficile pour le président du parti chrétien démocrate de soutenir le candidat de la droite s’il n’apporte pas dans les plus brefs délais des preuves qui permettraient à ses soutiens de continuer à lui faire confiance. De son côté, François Fillon, a demandé à son camp « de tenir 15 jours » encore.
« Quinze jours – excusez-moi – ça fait mi-février », a estimé Jean-Frédérique Poisson, sur BFM TV. « C’est un mois avant les parrainages, le temps de préparer un candidat, etc. C’est long, c’est très long. Et franchement, je ne sens pas, aujourd’hui, suffisamment de solidité autour de ce que nous dit François Fillon même si je me suis associé hier au comité de soutien. Il faut que François Fillon apporte très rapidement, au plus tard ce weekend, des éléments qui permettront à tout le monde d'être parfaitement rassurés sur tous les éléments qui lui sont reprochés. »
« François Fillon doit prendre ses responsabilités »
Déjà, dans un entretien accordé à nos confrères du Point, le président du parti chrétien démocrate avait demandé plus de transparence de la part de François Fillon : « J'ai dit que je soutenais François Fillon. Hier encore, j'ai signé un communiqué de soutien. Mais je ne vois pas comment il peut à la fois défendre son honneur, sa famille et défendre sa famille politique et l'intérêt de la France. Il doit choisir. »
Et d’ajouter : « Politiquement, ce n'est pas tenable. François Fillon doit prendre ses responsabilités. Notez bien que je ne demande pas son éviction, mais qu'il prenne lui-même ses responsabilités. »
Ce que Jean-Frédéric Poisson craint, c’est que la procédure traîne et que François Fillon soit mis en examen après le dépôt des parrainages, dont la date limite a été fixée au 17 mars. Si les événements devaient se dérouler ainsi, la droite n’aurait pas de candidat. Il est certes assez difficile d’imaginer un tel scénario, mais les événements se sont succédés à une telle vitesse qu’on peut s’attendre à tout. Aujourd’hui, on ne voit pas bien comment les Républicains pourraient attendre encore 15 jours pour prendre une décision concernant la candidature de François Fillon.