On le sait, de nombreux députés du Parti Socialiste ont déjà rallié -ou prévoient de le faire officiellement dans les prochains jours ou semaines- le panache blanc d'Emmanuel Macron, tournant ainsi le dos au candidat officiel de leur parti, désigné par la primaire, Benoît Hamon. Le Figaro s'est procuré le texte de ralliement proposé à ces élus tentés de se mettre en Marche.
Les réformateurs, soutiens du gouvernement et de Manuel Valls, avaient déjà annoncé fin janvier leur refus de faire campagne pour Benoît Hamon, leur camarade frondeur et s'étaient mis "en retrait" de sa campagne.
"Une rupture générationnelle"
Dans un document que s'est procuré Le Figaro, le pôle des réformateurs du PS dénonce les errements de Benoît Hamon et appelle à voter pour le leader d'En Marche!.
La tribune s'intitule sobrement «Pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron». Elle a été envoyée par email par les parlementaires Gilles Savary et Christophe Caresche, à une quarantaine de députés. Ce qui ne veut pas dire que tous soutiendront l'équipe de campagne de Macron.
Que peut-on y lire ? « La candidature d'Emmanuel Macron peut rassembler largement les Français au-delà de clivages ressentis comme de plus en plus inopérants. Elle marque une rupture générationnelle et son projet ambitieux et crédible représente l'espoir d'un renouveau politique dans lequel le social-réformisme a toute sa place. C'est à la construction d'une nouvelle alliance européenne et réformiste, autour d'Emmanuel Macron, que nous appelons en tant que socialistes.»
L'heure de l'écartèlement
Quant à Benoît Hamon, il en prend pour son grade : sa "campagne a confirmé l'intention de rompre avec cette mandature et de fédérer tout ce qu'elle compte d'opposants à la majorité sortante! Cette stratégie ne permettra pas de définir un programme crédible de gouvernement pour la fin mai. La situation convalescente de la France suppose un autre projet que l'exaltation d'une démarche inspirée par Die Linke en Allemagne, Podemos en Espagne ou Jeremy Corbyn en Grande Bretagne, qui n'aboutit qu'à maintenir les droites au pouvoir dans ces pays. «
Comme l'analyse Le Figaro, cette tribune marque une nouvelle étape dans la dislocation de la famille socialiste, écartelée entre les soutiens à Benoît Hamon et ceux qui misent désormais sur l'ancien ministre de l'Economie.