L’appel des parlementaires et des spécialistes de l’énergie pour redessiner la trajectoire énergétique de la France !
Énergie : stoppons l’explosion de la facture d’électricité des Français !

Alors que s’annonce la publication de la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), un constat s’impose : notre politique énergétique dérive. Oscillante au gré des majorités, soumise à la pression des injonctions européennes et aux vents contraires de la géopolitique, elle a perdu de vue ce qu’elle devrait toujours viser : la souveraineté, l’indépendance, et la protection des Français.
Ce décret va sceller, sans débat parlementaire, l’avenir énergétique de notre pays sur les dix prochaines années. Un décret, et non une loi. Une trajectoire imposée, et non choisie. Une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) conçue dans un autre monde – celui d’avant les crises, d’avant la guerre, d’avant l’explosion des factures.
Et pourtant, malgré les alertes d’experts, d’industriels, de personnalités de la filière énergétique, de parlementaires des deux chambres, malgré les inquiétudes des fédérations de consommateurs et des entreprises, le Gouvernement s’apprête à signer. Comme si rien n’avait changé.
Mais tout a changé.
Tel qu’il est aujourd’hui proposé, il fait la part belle aux énergies intermittentes (éoliennes ou photovoltaïque). On évalue déjà que, d’ici à 15 ans, le coût des subventions pour financer ces projets et les coûts d’adaptation de réseaux nécessaires à cette répartition se chiffrent à plus de 300 milliards d’euros. Ce coût se répercutera directement et inéluctablement sur les factures des Français, des entreprises et des industries, et sacrifiera la compétitivité de notre Pays.
Il y a dans ce débat une vérité simple : un pays qui ne maîtrise pas son énergie ne maîtrise ni son destin, ni son économie, ni sa liberté. Or la liberté, justement, ne se décrète pas ; elle se construit, sur des bases solides, partagées et durables.
Il est temps de redonner à la Nation une vision de long terme sur son approvisionnement énergétique. Arrêtons de subir un empilement technocratique de cibles à court terme illisible, et privilégions un cap clair, assumé, débattu.
C’est le sens des actions que nous menons aujourd’hui : demander au Gouvernement de substituer aux logiques quinquennales, une loi de programmation à soixante ans, qui dise où la France veut aller, avec quoi, et pour quoi. Nous refusons que l’énergie devienne le nouveau marqueur d’une impuissance publique, ou le terreau d’une colère populaire. Ce que nous proposons, c’est de redonner aux Français le droit de savoir, de comprendre, et d’espérer. Non pas en leur promettant des miracles, mais en leur garantissant que leurs factures n’exploseront pas à cause de tergiversations politiques – et que la lumière, la chaleur, l’indépendance – sera au rendez-vous en cas de crise.
À l’heure des ruptures, et des tensions politiques, soyons à la hauteur. Ouvrons le débat. Posons les fondations. Et traçons ensemble la trajectoire énergétique de la France du XXIe siècle.
Nous tenons à insister sur un point : il ne s’agit pas ici d’un combat partisan. Il s’agit d’un combat pour la lucidité, le courage et l’ambition.
Pendant que certains agitent les angoisses environnementales, d’autres les illusions, nous affirmons vouloir défendre une trajectoire cohérente, décarbonée, et surtout soutenable. Soutenable pour le pouvoir d’achat, pour l’industrie, pour les finances publiques. Pour la République.
C’est pourquoi nous demandons trois choses simples au Gouvernement :
- Suspendre la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), dans la mesure où elle ne reflète pas une vision stratégique cohérente à long terme.
- Maintenir dans la loi et finaliser le travail en cours à l’Assemblée Nationale sur le projet de loi de simplification de la vie économique et définir une trajectoire énergétique sur 60 ans pour intégrer l’anticipation du renouvellement du parc nucléaire en conformité avec le discours de Belfort de 2022 et les récentes décisions issues du Conseil de Politique Nucléaire.
- Mettre en place une commission scientifique préconfigurant les choix technologiques pour élaborer la trajectoire énergétique telle qu’elle avait été pensé par le Président Edgar Faure en son temps avec l’énergie atomique le 21 avril 1955, il y a 70 ans.
Vincent Louault, sénateur d'Indre-et-Loire (Centre-Val de Loire)
Stéphane Piednoir, sénateur du Maine-et-Loire (Pays de la Loire)
Vincent Delahaye, sénateur de l'Essonne (Ile-de-France)
Kristina Pluchet, sénatrice de l'Eure (Normandie)