En règle générale, le débat entre les 7 candidats à la primaire de la droite et du centre s’est déroulé dignement, mais certaines petites phrases valent le coup d’être mise en lumière.
A côté de quoi ne fallait-il pas passer jeudi 13 octobre, à l’occasion du premier débat organisé dans le cadre de la primaire de la droite et du centre ? Voici un petit échantillon des phrases les plus savoureuses :
« Le recyclage ça marche pour les déchets, pas pour les idées », a lancé Nathalie Kosciusko-Morizet en bonne communicante.
Et sur la question du droit du sol : « Naturellement, on n'a pas à renier ses grands-parents ou ses parents quand on devient français », a-t-elle expliqué. « On peut être français et breton, basque, d'origine algérienne et même d'origine hongroise », s’est-elle amusée sans regarder Nicolas Sarkozy.
« Il y a 10 ans en 2007, j'avais comme des millions de Français espéré en la rupture que proposait Nicolas Sarkozy pour notre pays, avec vous tous qui avez été ses ministres », a confessé Jean-François Copé. « Cette rupture malheureusement, on ne l'a pas faite. »
Nicolas Sarkozy s’adressant à Jean-François Copé au sujet de la loi sur le voile intégral : « Ce n'est pas toi qui nous l'as imposée, et tu étais bien incapable d'imposer ni au Premier ministre, ni au président de la République quoi que ce soit ».
L’ancien chef de l’Etat a lancé deux autres phrases qui valent le coup d’être notées : « Jusqu'où François Hollande va salir et détruire la fonction présidentielle ? » et « Je ne serai pas la Martine Aubry de droite », pour expliquer qu’il ne voulait pas généraliser les 39 heures à toutes les entreprises.
Interrogé sur les propos de François Hollande qui confirme que François Fillon a demandé au secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet d'accélérer les poursuites judiciaires contre Nicolas Sarkozy, l’ancien Premier ministre a répondu : « Jean-Pierre Jouyet est un menteur et François Hollande un manipulateur ». Et de conclure en fin d’émission : « Ce que ce débat a montré ce soir, c'est qu'il n'y a pas deux candidats qui ont déjà gagné le premier tour de la primaire ».
« Si vous voulez continuer comme avant, vous avez tout ce qu'il faut sur ce plateau », a lancé Bruno Le Maire en introduction de son propos. « Passez à autre chose ! »
Alain Juppé s’est montré discret, répondant scrupuleusement aux questions des journalistes. Mais à Bruno Le Maire qui a fait savoir qu’il souhaitait que les prétendants à un mandat électif dévoilent leur casier judiciaire, il a répondu ironiquement : « Je tiens mon casier judiciaire à la disposition de Bruno. » Alain Juppé a été condamné en 2004 pour prise illégale d'intérêts.
Enfin Jean-Frédérique Poisson s’est fait remarquer par quelques positions pour le moins inattendues. « Je me méfie de ces attaques frontales sur les organisations syndicales », a-t-il avancé. « Je ne veux pas prendre leur défense mais je veux dire combien je crois dans leur utilité ».
Et sur le port du burkini qui avait fait tant de bruit cet été : « Il ne peut pas y avoir de liberté religieuse sans la liberté d’exprimer sa foi religieuse y compris d’ailleurs par le port du vêtement. Et donc je ne comprends pas, en tout cas je ne serai pas le chef d’Etat d’un pays qui rentrerait dans une logique de police du vêtement », a-t-il expliqué. « Je n’ai pas compris les volontés d’interdire le burkini, je ne comprends pas non plus la logique qui voudrait que petit à petit on choisisse entre certains vêtements qui sont interdits et certains qui ne le seraient pas. »