Emmanuel Macron vient d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Une annonce qui ne fait pas plaisir au favori de la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé.
Emmanuel Macron et Alain Juppé vont se chamailler le même électorat. Un électorat centriste, plutôt libéral, réformiste et qui a en horreur les querelles de partis. Un électorat libre qui vote pour les idées qui marchent et non pas par idéologie. Mais voilà, Emmanuel Macron, s’il n’a pas beaucoup d’expérience, a pour lui le charme de la jeunesse et du renouveau. Le maire de Bordeaux en a bien conscience, c’est pourquoi il a décidé de taper fort sur ce potentiel rival.
« C'est d'abord un problème pour François Hollande et la gauche », a-t-il estimé face à la presse. « Macron, c'est la trahison de François Hollande, qu'il a poignardé dans le dos », a-t-il poursuivi depuis l'Yonne où il effectue un déplacement. « Il ne faut pas être naïf. Voilà avec Emmanuel Macron quelqu'un qui a totalement cautionné la politique économique menée depuis 2012, à commencer par la hausse massive des impôts », avait déjà fait savoir dans Les Echos Alain Juppé qui appelait à « se méfier des gens qui font le contraire de ce qu'ils disent et disent le contraire de ce qu'ils font ».
Une stratégie gagnante pour Emmanuel Macron ?
Et il a raison de se méfier d’Emmanuel Macron, Alain Juppé. Ce n’est pas un hasard d’avoir choisi de se déclarer seulement 4 jours avant le premier tour de la primaire. Pour Nicolas Chapuis, chef du service politique du Monde, tout ceci est en effet très bien calculé. « Alain Juppé peut craindre qu’une partie des électeurs centristes renoncent à participer à la primaire, estimant que M. Macron incarne davantage leurs idées », écrit-il.
Et d’ajouter : « Il y a d’ailleurs une part de calcul évident dans le calendrier choisi par Emmanuel Macron. En se déclarant juste avant la primaire de la droite, il occupe le terrain, envoie un message à ses potentiels électeurs de droite et peut espérer une petite démobilisation du camp Juppé. »