Dans un entretien accordé au journal 20 minutes, l’ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, a annoncé le 8 décembre sa candidature à l’élection présidentielle. Une annonce pour le moins surprenante.
Les bruits courraient sur cette éventuelle candidature de Michèle Alliot-Marie. Mais la droite s’étant rangée en ordre de bataille, derrière François Fillon, après une primaire plutôt réussie, plus personne ne s’attendait à se qu’elle se lance. « Je suis candidate à la présidence de la République », a-t-elle pourtant annoncé dans les colonnes du quotidien gratuit 20 minutes. « Je propose une vision pour renouer avec un esprit de conquête pour la France et pour chacun des Français. » Son slogan de campagne : « Retrouver l'esprit de conquête ».
Et alors que le journaliste qui l’interroge sur le tord que sa candidature pourrait causer à la droite, là voilà qui répond : « Je n’ai jamais nui à ma famille politique et je ne le ferai jamais. Je me présente pour apporter quelque chose au débat et pour mon pays. Je regrette que depuis 2002 toutes les sensibilités de droite se sont rangées derrière un seul homme, dans un seul langage trop souvent à l’eau tiède. Certains électeurs ont quitté la droite républicaine pour cela et sont allés au Front national. » MAM en rempart contre l’extrême droite ? En voilà une idée !
Quelle est l’opportunité d’une telle candidature ?
Il est difficile de ne pas s’interroger sur l’opportunité d’une telle candidature. Quelles sont en effet ses chances dans cette bataille qui se prépare ? Certes, elle a passé dix ans à la tête des grands ministères régaliens, ministre de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères, sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, mais cela suffit-il à faire d’elle une candidate crédible ?
« Rien ne justifie sa candidature, sinon que soudain elle a dû se dire: Pourquoi pas moi, après tout ? et que vestale du temple gaulliste, elle s'imagine, se haussant du col, seule légitime pour le représenter », dénonce le magistrat Philippe Bilger, dans les colonnes du Figaro. Elle aurait déjà obtenu « environ la moitié des promesses des 500 parrainages requis », mais, encore une fois, cela suffira-t-il ? Se présente-t-on parce qu’on est certain d’avoir raison ou pour se mettre aux service des Français ? Espérer faire gagner ses idées en prenant le risque de pénaliser sa famille politique, en voilà une curieuse vision qui risque de se retourner contre elle.