Dans une interview au journal Les Echos, le président de la République, François Hollande, a donné les grandes lignes de ce qui ressemble de près à un programme présidentiel.
Il tape à droite et ménage sa gauche
François Hollande n’est pas officiellement candidat à sa propre succession, mais tout porte à croire qu’il risque de se lancer dans les semaines à venir. Dans une longue interview accordée au journal Les Echos, il n’a pas hésité à taper à droite tout en ménageant sa gauche et les classes moyennes. Un exercice d’équilibriste qu’il maîtrise à la perfection.
Les candidats de la primaire à droite ne trouvent en effet aucune grâce à ses yeux. « Les programmes des candidats à la primaire, c'est plus de dépenses dans tous les domaines et moins d'impôts dans tous les autres », avance-t-il. « C'est sur d'autres sujets que se fait la différence, essentiellement sur l'Europe et sur l'identité nationale mais pour le reste, c'est, si je puis dire, un fonds commun de mauvais placement », glisse-t-il non sans une certaine ironie.
Et pour répondre à une partie de son camp qui l’accuse de trahison, après la loi Macron ou encore la loi Travail, il explique que la trahison, « c'eût été de laisser le pays dans l'état où je l'ai trouvé ». « Je m'en expliquerai devant les Français autant que nécessaire », promet-il.
Un président courageux et déterminé ?
Son manque de popularité ne semble pas être un souci. Sa stratégie consiste justement à mettre en avant son courage et sa détermination face à la rue et de défendre une politique de réformes dont le pays à besoin. Pour cela, il se sert de son élément de langage favori : le fameux « ça va mieux ! »
« Il y a bien une reprise en France et un début d'inversion de la courbe du chômage, c'est un fait indiscutable », explique-t-il. Et d’avancer 1,6 % de croissance en 2016 et 1,7 % en 2017, sauf accident lié au Brexit. C’est dire combien il est optimiste ! Il y croit, elle est peut-être là sa force.
Et en guise de promesse de campagne : « Afin de muscler les créations d'emplois générées par la reprise, j'ai décidé, avec le Premier ministre, de consacrer les 5 milliards restants au relèvement du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi. »