De nombreux commentateurs estiment que Nicolas Sarkozy souhaite sa revanche vis-à-vis de François Hollande qui l’a humilié en 2012. Mais est-ce vraiment le cas ?
L’esprit de revanche peut tuer la campagne
Le voilà de retour Jérôme Lavrilleux. Mis en examen dans l’affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy et exclu des Républicains, le député européen ne mâche pas ses mots à l’égard de Nicolas Sarkozy dans une interview, publiée lundi 5 septembre dans le Courrier picard. « On ne peut pas se présenter juste pour gagner une immunité », lance-t-il. « Les Français veulent un projet, une vision pour l’avenir de leur pays et un enthousiasme pour eux. Celui qui se présente pour des mauvaises raisons perdra pour des bonnes raisons. » Et d'ajouter : « Si sa motivation est la revanche, Nicolas Sarkozy perdra sans doute à la primaire et sûrement à la Présidentielle ».
Il n’est pas le seul à penser que l’esprit de revanche serait désastreux pour la campagne de l’ancien chef d’Etat. « Il y a beaucoup de choses qu'il a réussies, et d'autres non », a estimé Laurent Wauquiez, qui s'est rallié à Nicolas Sarkozy en vue de la primaire. « Mais je suis convaincu que 2017 ne peut être la revanche de 2012. On ne peut revenir au pouvoir pour refaire la même chose. Ce n'est pas tant une question de personnes mais de contenu de ce que l'on propose ».
Pas de revanche, un projet pour la France
Selon Brice Hortefeux, député Les Républicains et fidèle parmi les fidèle de l’ancien président, il n’y a « ni aigreur ni esprit de revanche chez Nicolas Sarkozy » mais un « amour pour notre pays et une confiance dans la capacité des Français » à faire les bons choix pour sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent. Un avis que partage Eric Woerth : « J'entends que Nicolas Sarkozy serait candidat pour prendre sa revanche, quelle drôle d’idée », a-t-il estimé sur BFM TV. « Il considère que la situation l’interpelle et il a envie de rendre service à son pays. Les circonstances font que sa candidature prend beaucoup de valeur ».
La démarche de Nicolas Sarkozy serait donc totalement désintéressée, loin de tout esprit revanchard. Mais qui peut y croire vraiment ? Que l’ancien chef de l’Etat se sente appelé à remettre le pays sur les rails, c’est une chose, qu’il n’est au cœur aucune amertume, c’est une autre histoire. N’a-t-il pas traité François Hollande pendant de longs mois de « nul », « d'incapable » ou « d'incompétent » ?