Sommes-nous toujours en démocratie ? Après avoir déclaré la cheffe du Rassemblement national, ainsi que huit eurodéputés du Front national, coupables de « détournement de fonds publics » dans l’affaire des assistants parlementaires, le tribunal correctionnel de Paris vient de prononcer la peine de Marine Le Pen.
Affaires des assistants parlementaires : Marine Le Pen inéligible pour 5 ans

Marine Le Pen n’a pas attendu la prononciation de sa peine par le tribunal correctionnel de Paris pour quitter les lieux. La juridiction française a condamné, ce lundi 31 mars 2025, la chef du Rassemblement national à une inéligibilité avec exécution provisoire.
Marine Le Pen déclarée inéligible pour 5 années
Bien que le tribunal ait reconnu qu’il n’y a pas eu « d’enrichissement personnel direct - (mais) il y a bien un enrichissement du parti - (et) les faits constituent un contournement démocratique du Parlement européen et du choix des électeurs », celui-ci a condamné la chef du Rassemblement national, Marine Le Pen, à une peine d’inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire, ce qui rend cette sanction applicable immédiatement.
Marine Le Pen ne pourra par conséquent pas se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2027, et à aucune autre élection d'ici à 2030. Elle perd également (immédiatement) son siège au conseil département du Pas-de-Calais. Cette condamnation s’accompagne d’une peine de prison de quatre ans, dont deux ans fermes aménageables sous forme de détention électronique à domicile, ainsi que d’une amende de 100 000 euros. La chef du Rassemblement national a annoncé faire appel de la décision, mais il est fort probable que cette procédure s'étale dans le temps et ne change pas son sort.
Jordan Bardella devient le candidat naturel du RN pour 2027
Le tribunal correctionnel de Paris a également condamné douze anciens assistants et huit eurodéputés du FN, dont entre autres Yann Le Pen (sœur de Marine Le Pen et mère de Marion Maréchal), Bruno Gollnisch (ancien numéro 2 du FN), Julien Odoul, député de l'Yonne et porte-parole du RN, ou encore Louis Aliot, maire de Perpignan et premier vice-président du RN... Ces condamnations tombent au lendemain d’un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche (publié dimanche 30 mars 2025), qui donnait Marine Le Pen en tête des intentions de vote pour la présidentielle de 2027, avec entre 34 % et 37 %, selon les scénarios.
En 24 heures, la cheffe du Rassemblement national est passée de grande favorite à exclue de la prochaine présidentielle de 2027. La pression se déplace désormais sur les épaules de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui devient naturellement le prochain candidat du parti pour 2027.
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée.#JeSoutiensMarine
— Jordan Bardella (@J_Bardella) March 31, 2025