Ah, qu’il aura été agréable, cet été indien ! Le mois de novembre est désormais bien entamé et nous avons à nouveau des températures de saison, mais force est de constater que la prolongation de l’été a eu les plus agréables effets sur nos politiciens. En cette rentrée, plusieurs d’entre eux se sont comportés comme s’ils étaient votre copain…
Le p’tit SMS sympatoche de Laurent Wauquiez
Le patron des Républicains a été le premier politique de premier plan à se sentir d’humeur à se rapprocher de ses concitoyens. Dès le 4 septembre, il n’a pas pu réprimer une irrépressible envie d’exprimer ses vœux de réussite aux étudiants de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui faisaient leur rentrée scolaire. Voici le SMS que ces derniers ont reçu :
Sympa, non ?
Bien sûr, il s’est trouvé quelques grincheux pour souligner que cette communication, certes politiquement neutre et tout ce qu’il y a de plus amicale, est signée non pas par la région en tant qu’institution, mais personnellement par son président.
Dès lors, la question est la suivante :
Certains conseillers généraux socialistes se sont émus de ce « détournement du fichier du Pass’ Région », mais aucune plainte n’a encore été déposée auprès de la CNIL. Pourquoi en effet prendre le risque de s’interdire ce genre de pratique en cas de changement de majorité au niveau de la région ?
Les Barcelonais seront-ils séduits par le retour de Manuel Valls ?
Ne pas se griller, ça reste le b.a-ba de la politique. Sans quoi on se retrouve comme Manuel Valls à tenter un parachutage risqué hors frontières de l’Hexagone.
On saura en mai prochain comment les Barcelonais accueillent celui qui se porte candidat de Ciudadanos, après avoir échoué à prendre la tête du Parti socialiste français et à défaut d’avoir pu intégrer les rangs de La République en Marche en bonne et due forme.
Heureusement (pour eux, pas pour vous), d’autres anciens socialistes ont eu beaucoup plus de facilités à se recycler.
Pierre Moscovici rappelle aux régions françaises que l’UE est leur « amie »
Il n’aura fallu que six mois de patience à l’ancien ministre de l’Économie et des Finances pour bénéficier du douillet poste de Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité et à l’Union douanière.
A ce titre, Pierre Moscvici ne manque pas une occasion de faire dans la propagande fédéraliste à grands coups de déclarations fumigènes – il a l’habitude, vous me direz.
Que voulez-vous, il faut bien justifier son salaire de commissaire, comme le relève Daniel Tourre…
A plus de 25 000 € bruts mensuels, sans doute conviendrez-vous avec moi que cet ami imaginaire au coût bien réel n’a aucunement besoin de « 13ème mois » !
Doigt d’honneur au président de la République : ça passe mieux sur une photo !
Pendant que certains envoient des SMS, d’autres sont occupés à prendre des photos avec leur téléphone. A moins d’avoir passé les deux derniers mois dans le coma, vous n’avez pas pu rater ce cliché pris fin septembre à Saint-Martin sur lequel Emmanuel Macron chamboule quelque peu les codes, et qui aura fait les choux gras de tous les partis d’opposition.
Explication du président : « j’aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises » (l’une des deux personnes qui entourent le président venait alors de sortir de prison suite à un braquage).
Le retraité qui avait adressé un doigt d’honneur à Emmanuel Macron lors de sa visite dans les Vosges au mois d’avril doit se mordre les doigts de ne pas avoir attendu cette jurisprudence présidentielle pour commettre son méfait. Lui – qui n’avait pas de casier judiciaire – s’est en effet vu interpellé, placé en garde à vue, puis convoqué au tribunal où il a encouru six mois d’emprisonnement et 7 500 € d’amende pour « outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique ».
Peut-être le geste du sexagénaire serait-il mieux passé en photo et s’il avait brandi une arme à feu ?
Un selfie chaleureux avec une arme à feu pointée en direction de votre visage, ça vous dit ?
La nouvelle est tombée fin septembre mais les faits datent du 28 avril 2017, comme l’a révélé Mediapart.
Durant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron privatise un restaurant de Poitiers pour profiter des lieux en toute sécurité au sortir d’un meeting. Lors du départ de l’équipe, une serveuse demande un selfie, d’abord avec les gardes du corps du candidat, puis avec le futur président de la République.
Alexandre Benalla, jamais avare d’une plaisanterie, se soumet à l’exercice en pointant une arme à feu en direction du visage de la dame.
Voici comment cette dernière raconte les instants qui ont suivi :
« Juste après le selfie, Alexandre Benalla m’a précisé, en me regardant, qu’il fallait que je reprenne le temps après mon service de regarder la photo. On sentait que ce n’était pas une blague, mais c’était aussi avec un sourire, donc je pense que c’était pour lui quelque chose de drôle. »
Outre le je-m’en-foutisme le plus exacerbé vis-à-vis des règles élémentaires de sécurité, l’ancien collaborateur de l’Élysée n’avait à cette date pas de port d’arme en dehors du QG d’En Marche.
Ce grand professionnel de la sécurité s’est défendu en criant au photomontage…
Difficile de s’étonner qu’avec de tels exemples, certains lycéens se comportent avec leurs enseignants comme avec leurs copains « pour rigoler ».
Je vous retrouve la semaine prochaine pour nous faire de nouveaux amis.
Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit