Le dossier des retraites s’enlise. En pleine négociation entre les partenaires sociaux, l’Union des entreprises de proximité (U2P) a brutalement quitté la table des discussions. En cause ? Une divergence insurmontable sur l’âge légal de départ. À l’heure où le gouvernement cherche une sortie de crise, ce départ fragilise encore un peu plus l’éventualité d’un compromis.
Réforme des retraites : L’U2P quitte les négociations

L’U2P, organisation patronale représentant les artisans, commerçants et professions libérales, a officialisé mardi 18 mars 2025 son retrait des négociations sur la réforme des retraites. Son président, Michel Picon, pointe un débat « hors sol », éloigné des enjeux économiques et budgétaires réels. Un départ qui souligne l’opposition croissante entre certains acteurs du patronat et les syndicats, et qui met le gouvernement face à un défi politique majeur.
Retraites : un patronat divisé, un dialogue social sous tension
Depuis l’ouverture des négociations en février, les tensions n’ont cessé de monter entre syndicats et organisations patronales. Si le Medef et la CPME restent à la table des discussions, l’U2P estime que le dialogue est devenu stérile.
L’U2P refuse catégoriquement tout retour à la retraite à 62 ans, une hypothèse défendue par certains syndicats et évoquée dans les discussions. Pour l’organisation, ce scénario mènerait inévitablement à une explosion du déficit. L’enjeu dépasse donc le simple cadre des retraites : il touche à l’équilibre des finances publiques.
Un rejet net du retour à 62 ans pour le gouvernement
Le gouvernement a clairement affiché sa position : un retour en arrière est inenvisageable. François Bayrou, Premier ministre, a provoqué l’ire des syndicats en écartant sèchement cette possibilité. Une ligne réaffirmée par Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, qui regrette le départ de l’U2P mais insiste sur l’importance de mener la discussion à son terme.
Ce clash met en lumière une fracture politique entre partisans du maintien de la réforme de 2023 et ceux qui veulent revenir sur le report à 64 ans. Dans ce jeu d’équilibre fragile, chaque prise de position devient un message envoyé à l’électorat, alors que les échéances électorales approchent.
L’U2P propose une réforme alternative
Plutôt que de défendre un statu quo, l’U2P avance ses propres solutions pour réformer le système de retraite sans aggraver la dette publique. Parmi ses recommandations :
Proposition | Détail |
---|---|
Âge légal au-delà de 64 ans | Estime que repousser l’âge de départ est inévitable. |
Indexation des pensions | Propose un gel partiel, sauf pour les retraités les plus modestes. |
Refonte du financement | Veut transférer certaines charges sociales vers d’autres sources. |
Un gouvernement sur la corde raide
Avec ce départ, l’exécutif voit son équilibre déjà fragile menacé. Le gouvernement cherche à éviter un nouveau conflit social majeur, alors que la réforme des retraites reste un marqueur politique fort du quinquennat. Si l’U2P quitte les discussions, le Medef et la CPME vont-ils suivre ? Une éventuelle rupture de l’ensemble du patronat ferait basculer le rapport de force et forcerait le gouvernement à revoir sa stratégie.
Pour l’instant, le conclave des retraites tient encore debout, mais pour combien de temps ?