Avec la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre, les langues se délient et les esprits chauffent. Que cherche exactement Emmanuel Macron ?
Remaniement : Attal, l’homme de paille prêt-à-flamber de Macron ?
Gabriel Attal, celui qu'on attendait tout en n'y croyant guère
Le suspens, ou plus exactement le secret de Polichinelle, est achevé. Après la démission d'Elisabeth Borne, Gabriel Attal est le nouveau Premier ministre, et l'attendent de nombreux chantiers dangereux. Car en passant du ministère de l'Education à Matignon, Gabriel Attal élargit le champ des coups qu'il peut prendre. Immigration, insécurité, fiscalité, environnement, inondations, les attentes des Français sont aussi nombreuses que variées.
Le choix de Gabriel Attal s'explique tout en étant incompréhensible. Ancien militant socialiste, pur produit de la macronie, jeune, il ressemble presque à un copié-collé d'Emmanuel Macron, homme jeune issu du gouvernement Hollande. Toutefois, c'est également une personnalité bruyante, qui a pris des décisions fortes telles que l'interdiction de l'abaya, ou a proposé des classes de niveaux au collège. Or, on le sait, Emmanuel Macron n'aime pas ceux qui lui font de l'ombre. Après avoir congédié Edouard Philippe qui prenait trop de place, il a eu soin de choisir Jean Castex, puis Elisabeth Borne pour le seconder sans le supplanter.
Qu'y a-t-il derrière la tête d'Emmanuel Macron ?
Les élections européennes approchent, et après elles l'élection présidentielle, à laquelle Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter. On murmure qu'il aurait bien aimé supprimer l'impossibilité de faire plus de deux mandats, et qu'il envisage de laisser un autre candidat le remplacer en 2027, pour revenir en 2032. Quoi qu'il en soit, on ne peut croire qu'il considère son aventure au pouvoir terminée dans trois ans.
Alors, Gabriel Attal est-il son dauphin ? C'est possible, mais peut-être l'objectif est-il justement de faire tomber un gendre un peu trop idéal. Il ne fait pas bon être Premier ministre en France, à plus forte raison quand il n'existe qu'une majorité relative au parlement. On annonce les sujets qui fâchent, on affronte des députés dont l'objectif est avant tout de sortir une phrase mordante qui fasse le tour des réseaux sociaux. Si Gabriel Attal peut être le dauphin d'Emmanuel Macron, il est peut-être aussi cet homme un peu dérangeant que l'on a décidé de faire tomber.