Martine Pinville, la sous-ministre des petites mains, a prononcé un discours sous acide pour l’inauguration des locaux du RSI de Rennes. Alors que des manifestants protestaient dans la rue contre la toxicité de ce régime imposé aux travailleurs indépendants, la représentante du gouvernement, elle-même inspectrice des impôts, a déclamé les contre-vérités d’usage sur le dossier: les choses s’améliorent et vont quand même mieux que si elles étaient pires.
Discours ou provocation de Martine Pinville?
Sans surprise, puisque la langue de bois est la seule autorisée pour les ministres, Martine Pinville a défendu les contre-vérités officielles:
« En cinq ans, nous avons réalisé de vraies réformes au bénéfice des travailleurs indépendants, qui s’achèveront en 2017 pour assurer un service fonctionnel et de qualité aux 6 millions d’assurés »
Ah oui? En 2017, l’amélioration du RSI, à l’oeuvre depuis 5 ans (rien que ce délai en dit long sur l’étendue du dégât et la tolérance inouïe du pouvoir exécutif vis-à-vis de dysfonctionnements qui empoisonnent la vie de 6 millions d’assurés), sera donc achevée en 2017… Ceux qui ont fait une marche à travers la France en novembre pour protester contre le chaos du RSI seront heureux de l’apprendre. Ils peuvent en tout cas témoigner de l’étendue du mensonge officiel. Ceux qui postent régulièrement des commentaires cataclysmiques sur ce blog, décrivant le sort qui leur est réservé par le RSI y ajouteront leur voix.
Les indépendants, grandes victimes d’un système au service des fonctionnaires
On peut quand même se demander quelle rationalité ce genre de discours, qui ne peut résonner que comme une provocation, revêt dans un contexte aussi tendu. Il serait intéressant de voir quel discours Martine Pinville prononcerait devant ses collègues inspecteur des impôts si les difficultés du RSI se posaient depuis plus de 10 ans aux agents du ministère des Finances.
À n’en pas douter, ce que les gouvernements de droite comme de gauche banalisent, minimisent, parce que seuls les travailleurs indépendants en sont victimes, serait depuis longtemps réglé de façon expéditive si des fonctionnaires des Finances devaient le subir. Aucun syndicat de fonctionnaires ne tolérerait, pour ses ressortissants, le dixième, que dire: le centième des dysfonctionnements dont les indépendants sont l’objet depuis 10 ans.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog