La Russie a-t-elle espionné les sous-marins nucléaires britanniques ?

Inquiétude. Selon un article du journal britannique The Sunday Times, publié dimanche 6 avril 2025, plusieurs capteurs sous-marins, soupçonnés d’être d’origine russe, auraient été détectés à proximité de zones sensibles liées aux patrouilles de sous-marins nucléaires britanniques.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 7 avril 2025 à 15h42
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La Russie a-t-elle espionné les sous-marins nucléaires britanniques ? - © PolitiqueMatin

La Russie comme principal suspect

Le 6 avril 2025, plusieurs médias britanniques et européens ont relayé une information initialement publiée par The Sunday Times : des dispositifs de surveillance subaquatique, suspectés d’avoir été déployés par la Russie, auraient été découverts dans des zones côtières du Royaume-Uni. La nature exacte de ces dispositifs reste à confirmer, mais selon les premiers éléments de l'enquête évoqués par nos confrères, il s’agirait de capteurs passifs — vraisemblablement acoustiques — susceptibles de collecter des données concernant les itinéraires empruntés par les SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) de la Royal Navy.À ce stade, le ministère de la Défense britannique ne confirme pas formellement la présence de capteurs russes dans ses eaux, précisant : « Nous ne commentons pas les questions relatives aux opérations de renseignement. » Interrogé par la presse, il tient néanmoins à rassurer en affirmant : « Notre force de dissuasion nucléaire en mer continue de patrouiller les océans du monde sans être détectée, comme elle le fait depuis 56 ans. »

 

Éviter l'escalade diplomatique tout en restant ferme

La découverte présumée des capteurs intervient quelques semaines après que la Royal Navy a surveillé de près le navire russe Yantar (janvier 2024), suspecté de missions de reconnaissance, lors de son passage au large de l’Écosse. Dans un communiqué du 22 janvier 2025, la marine britannique confirmait que le HMS Somerset et le HMS Tyne avaient été mobilisés : « La Royal Navy a suivi de près un navire russe opérant près des eaux territoriales britanniques. ».

 

Le gouvernement russe s'est bien gardé de réagir à cet incident. À noter qu'en parallèle, plusieurs États membres de l’OTAN, dont la Norvège et les Pays-Bas, ont signalé ces derniers mois des incidents en mer impliquant des navires ou drones de provenance suspecte. Le ministère britannique de la Défense n’a pas précisé si la question serait portée devant l’OTAN. Nonobstant, celui-ci n'a pas manqué d'envoyer un message direct et clair à l'endroit du locataire du Kremlin : « Nous savons ce que vous faites, et nous n’hésiterons pas à prendre des mesures énergiques pour protéger le Royaume-Uni. » Le message est on ne peut plus clair : le Royaume-Uni préfère éviter toute escalade diplomatique directe avec la Russie. Pour autant, notre voisin outre-manche ne manque de signifier au Kremlin que la ligne rouge opérationnelle de la dissuasion ne saurait être franchie sans une réponse de la part de Londres.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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