Des parlementaires ont signé une tribune dans le Monde et lancé un site pour dénoncer la multiplication des comportements sexistes dans les institutions politiques.
Une tribune dans les colonnes du Monde
« Elle est belle ta robe dis-moi, elle te met bien en valeur, je ne suis pas sûr de pouvoir me concentrer ce matin ». Ce type de réflexions, les femmes politiques en entendent tous les jours. Les affaires DSK ou Baupin n’ont pas changé les mentalités. C’est ce qui a poussé certaines d’entre elles à écrire une tribune dans les colonnes du Monde pour dénoncer ces comportement sexiste et sensibiliser l’opinion à leur quotidien.
« Ces affaires sont des cas extrêmes de harcèlement ou d’agression sexuelle, mais les propos et agissements sexistes sont le quotidien des femmes en politique, qu’elles soient élues ou collaboratrices », écrivent-elles. « A chaque affaire, le sexisme en politique fait la « une » des journaux et des JT avant de retomber rapidement dans l’oubli. Pourtant le sexisme, lui, n’a pas disparu. »
Et d’ajouter : « Le sexisme n’est pas une spécificité du monde politique, nous en avons pleinement conscience, mais c’est un monde où il se manifeste avec une force et parfois une violence particulières. Pourquoi ? Parce que la politique est un milieu toujours très masculin et que la parité est encore une belle utopie, certains élus ou collaborateurs considèrent que ce terrain leur appartient. »
Un site Internet pour dénoncer les comportements sexistes
Et afin de mettre en lumière ces comportements sexistes, un collectif de collaboratrices parlementaires a lancé un site Internet chaircollaboratrice.com. Sur ce site on découvre le quotidien de femmes qui subissent réflexions, remarques douteuses et quelques fois pire. En pleine réunion, un député lance à sa collaboratrice « Tu sais, c'est marrant, je n'ai jamais couché avec une arabe ! » Et elle de répondre : « C'est marrant, moi je n'ai jamais giflé un député ! » Et les citations de ce genre sont nombreuses.
Objectif : faire prendre conscience de la gravité de la situation et punir les auteurs de ces comportements. « Le sentiment d’impunité : aujourd’hui, aucune pression ne pèse sur les partis. Il n’y a aucune conséquence à être auteur de harcèlement ou de violences sexuelles, puisqu’aucune sanction ne garantit ni de perdre sa fonction d’élu ni d’être ensuite inéligible, malgré les récentes tentatives de député-e-s dans la loi égalité-citoyenneté. »