La SNCF fonctionnera à Noël. C’est l’assurance donnée par François Durovray, ancien ministre des Transports, lors de son passage sur Sud Radio le 12 décembre 2024.
SNCF : François Durovray rassure, mais la facture reste lourde
François Durovray l’a promis : « Oui, les trains circuleront à Noël. » Mais derrière cette déclaration rassurante, faite sur Sud Radio le 12 décembre 2024, se cache une réalité complexe. Subventions massives, dette colossale, et un modèle économique dépendant des finances publiques : la SNCF peut-elle survivre ?
François Durovray : « Oui, les trains circuleront à Noël »
François Durovray a confirmé sur Sud Radio que les fêtes de fin d’année ne seront pas affectées par les grèves. « Oui, les trains circuleront à Noël. Un décembre noir était annoncé, mais nous avons travaillé à réduire cet impact. » Cette déclaration vise à apaiser les inquiétudes des usagers, après plusieurs semaines de mobilisation sociale.
L’ancien ministre a également évoqué l’enjeu du fret ferroviaire, sous la menace d’un remboursement de 2,5 milliards d’euros d’aides européennes. « Nous avons trouvé un accord avec deux syndicats sur quatre pour sécuriser le fret et éviter que cette situation ne mette en péril un secteur essentiel à notre économie. »
La SNCF, une charge croissante pour les contribuables
En 2022, la SNCF a coûté 20 milliards d’euros aux contribuables français, une facture en hausse de 8 % par rapport à l’année précédente. Ce montant illustre la dépendance de l’entreprise aux subventions publiques, qu’elles soient allouées à son fonctionnement ou à ses investissements. Concernant les subventions de fonctionnement, elles représentent 10,1 milliards d’euros et se répartissent ainsi :
- 6,8 milliards d’euros proviennent des régions et d’Île-de-France Mobilités pour financer les TER et le Transilien. François Durovray a justifié ces montants : « Ces subventions dépendent des choix des régions, pas directement de la SNCF. Il est normal que les politiques tarifaires régionales aient un coût. »
- 3,3 milliards d’euros sont apportés directement par l’État pour couvrir les trains Intercités et le fret ferroviaire.
De plus, en 2022, 6,2 milliards d’euros ont été alloués à l’investissement. Ce montant inclut des projets de modernisation du réseau, de régénération des lignes secondaires, et d’acquisition de nouveaux matériels roulants. Enfin, le poids de la dette historique de la SNCF reste préoccupant. Malgré la reprise par l’État de 10 milliards d’euros en 2022, l’entreprise continue de porter une dette résiduelle dépassant les 36 milliards d’euros. Cette situation génère un coût annuel d’intérêts de 800 millions d’euros, supporté directement par les finances publiques.
Les cheminots au cœur des revendications sociales
Le dossier salarial a été central dans les négociations avec les syndicats, alors que les cheminots demandent une meilleure reconnaissance de leur rôle. En 2022, une augmentation générale de 2,5 % leur a déjà été accordée, mais les revendications restent fortes. Des primes spécifiques ont également été instaurées pour répondre aux attentes, sans oublier les primes pour les Jeux olympiques :
- Une prime exceptionnelle pour compenser l’inflation.
- Une prime d’ancienneté pour valoriser l’expérience des cheminots.
- Une prime de performance, conditionnée aux résultats opérationnels.
Sur Sud Radio, François Durovray a défendu ces revendications salariales : « La SNCF est de nouveau bénéficiaire. Il est légitime que les cheminots puissent tirer parti de cette amélioration. » Concernant le fret, François Durovray a souligné son importance pour la transition écologique : « Nous avons un grand projet de développement du fret, essentiel pour réduire la dépendance au transport routier. » Or, malgré des aides annuelles de 200 millions d’euros, le fret ferroviaire peine à s’imposer, avec seulement 50 % de part de marché dans le transport de marchandises.
Quel avenir pour la SNCF ?
Si François Durovray a rassuré les usagers pour les fêtes sur Sud Radio, les défis économiques et sociaux de la SNCF demeurent. La dépendance aux subventions publiques, qui représentent près de 50 % de ses revenus, pose la question de la viabilité du modèle ferroviaire actuel. Alors que la SNCF coûte chaque année plus cher aux contribuables, la pression pour des résultats tangibles et une meilleure gestion ne cesse de croître.