Ce mardi 24 octobre 2023, les abords de l’Assemblée nationale sont le théâtre d’une mobilisation singulière. À l’initiative de Nexem, employés et employeurs du secteur social, médicosocial et sanitaire se rassemblent pour alerter sur la fragilité croissante du système de solidarité français. Dans une conjoncture économique tendue, ces acteurs, en première ligne face aux crises sociétales, réclament une juste reconnaissance de leur travail.
La déliquescence du système de solidarité : le secteur social, médicosocial et sanitaire en quête de reconnaissance
Un secteur en première ligne, en quête de reconnaissance
Lorsque l’on évoque les crises qui secouent la société française, qu’il s’agisse de précarité, de vieillesse ou de handicap, le secteur social, médicosocial et sanitaire est systématiquement en première ligne. Ces professionnels, véritables remparts contre l’exclusion, œuvrent quotidiennement pour l’accompagnement des plus vulnérables. Et pourtant, leur voix peine à être entendue. Aujourd’hui, ils se rassemblent, unis, pour interpeler les députés sur la nécessité d’une revalorisation salariale.
Une manifestation organisée par Nexem, principale organisation professionnelle des employeurs associatifs du secteur social, médicosocial et sanitaire, qui représente 330 000 salariés et 11 000 associations. Ces dernières, engagées dans l’accompagnement des plus vulnérables, qu’il s’agisse de personnes en situation de handicap, de protection de l’enfance ou encore de lutte contre l’exclusion, sont le socle sur lequel repose notre système de solidarité. Un socle fragilisé, qui peine à fidéliser les employer et attirer de nouveaux professionnels, tant les conditions de travail sont difficiles et le niveau de rémunération prévu, insuffisant.
Le Ségur de la Santé : une promesse en demi-teinte
Pourtant 2020, les mots du Président Emmanuel Macron résonnaient avec force : « il nous faudra nous rappeler que notre pays, aujourd’hui, tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Des paroles fortes, mais qui semblent avoir été rapidement oubliées.
Car la même année, le Ségur de la Santé, tant attendu, n’a pas pris en compte une large partie des travailleurs sociaux et médicosociaux, les privant des primes et revalorisations salariales accordées à leurs homologues du soin et de la santé. Une exclusion qui, loin d’être anodine, a creusé un fossé entre les professionnels, générant frustration et incompréhension.
Des inégalités persistantes et une reconnaissance en berne
L’injustice ne s’arrête pas là : un tiers des professionnels du secteur est toujours en attente des revalorisations promises depuis trois ans. Si la majorité des financements, assurés par l’État et la Sécurité sociale, ont bien été débloqués, le dernier tiers, à la charge des départements, demeure en suspens.
Une situation d’autant plus préoccupante que, récemment, le secteur social et médicosocial a été écarté des revalorisations promises par Élisabeth Borne pour le travail de nuit et le weekend à l’hôpital. Une décision qui accentue les inégalités avec le secteur sanitaire et fragilise encore davantage le système de solidarité à la française. Les manifestants arriveront-ils à faire entendre leur voix devant l’Assemblée nationale ?