Emmanuel Macron tente bon an mal an de rester indépendant, loin des caciques de gauche et de droite. Las, le président de la République semble le soutenir, le Premier ministre aussi, sans parler du chef du centre.
Je t'aime, moi non plus
Quand Manuel Valls a déclaré il y a quelques semaines qu'il soutenait son ex-ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse a évoqué un « baiser de la mort ». Il gâchait, par son soutien, les efforts déployés par le leader d'En Marche pour s'émanciper de la tutelle de la gauche, pour rompre avec le hollandisme et pour apparaître comme un candidat anti-système, aux idées neuves. On n'est jamais mieux trahis que par les siens !
Malgré tout, Emmanuel Macron a continué son bonhomme de chemin, et pourrait bien être le troisième homme. Le dernier sondage de Paris Match publié le mercredi 12 avril 2017 le crédite de 19 % des voix (derrière Marine Le Pen à 23,5 % et François Fillon à 22,5 %).
Un message à peine codé
Mais un nouvel appui pourrait l’embarrasser. Celui de François Hollande. Dans une interview au Point, le chef de l'Etat déclare : "Je considère que la politique a besoin de renouvellement." Il conseille en outre aux électeurs d'"aller vers ceux qui sont plutôt dans la suite" ou encore d' « aller vers la marche du progrès". Un soutien à peine voilé !
C'est évidemment du pain béni pour ses concurrents à l'Elysée. Ainsi François Fillon l'a t-il rebaptisé avec délice « Emmanuel Hollande ».
En outre, le soutien de François Bayrou, dont il a eu grandement besoin lorsque sa campagne peinait à décoller, pourrait in fine l'handicaper. Nombre d'électeurs de droite et du centre n'ont jamais pardonné à Bayrou son soutien à François Hollande en 2012. Un autre baiser de la mort ?!