Stéphane Ravier, sénateur du parti Reconquête, se trouve actuellement au centre d’une controverse judiciaire qui risque de marquer un tournant décisif dans sa carrière politique. Accusé de « prise illégale d’intérêts » pour avoir facilité l’embauche de son fils Thomas à la mairie de Marseille, cette affaire soulève des questions cruciales sur l’intégrité et la légalité des pratiques d’embauche au sein de la fonction publique.
Stéphane Ravier pourrait être inéligible à cause de l’embauche de son fils
Stéphane Ravier aurait profité de son mandat de maire pour engager son fils
Le procureur Mathieu Vernaudon a requis contre Stéphane Ravier un an de prison avec sursis, 20 000 euros d'amende, et cinq ans d'inéligibilité, soulignant l'irrégularité de recruter un proche dans le secteur public. En 2015, alors qu'il était maire du 7ème secteur de Marseille sous l'étiquette du Front National (devenu Rassemblement National), Stéphane Ravier aurait usé de son influence pour obtenir un poste pour son fils, Thomas, au service Espaces Verts de la ville, alors que le jeune homme était livreur ou travaillait sur les chantiers. Il est d'abord recruté pour un mois, pour l'été, puis renouvelé jusqu'en 2020. Il est enfin titularisé juste avant les élections municipales qui ont vu la gauche prendre le contrôle de la mairie.
Face aux accusations, Stéphane Ravier conteste toute malversation, affirmant que son fils a été traité comme n'importe quel autre candidat, et qu'il l'a seulement informé « qu’il y avait sans doute du travail dans le public. » Il se serait également renseigné sur la procédure de candidature auprès du directeur de cabinet du maire. Son avocat, Maître Julien Pinelli, argue que l'infraction n'est pas caractérisée et plaide la relaxe. Thomas Ravier, également visé par des accusations de recel de prise illégale d'intérêts, réfute tout en bloc : « J’ai été embauché et traité comme un citoyen normal, je n’avais pas d’arrangement ». Stéphane Ravier ajoute que s'il avait voulu favoriser son fils, il l'aurait embauché comme assistant parlementaire.
Des procès et condamnations multiples
Cette affaire intervient à un moment délicat pour Stéphane Ravier, ténor de Reconquête, et sénateur particulièrement prolixe. L'issue de ce procès pourrait non seulement affecter son avenir politique mais également porter un coup à la crédibilité de Reconquête, surtout si d'autres affaires similaires émergent au sein du parti.
Depuis la création du parti, les membres de Reconquête sont régulièrement attaqués pour diverses raisons, notamment pour diffamation. Ainsi, Stéphane Ravier a été condamné par le tribunal de Marseille à verser une amende de 3.000 euros pour diffamation contre SOS Méditerranée, bien qu'il ait ensuite fait appel. Le tribunal correctionnel de Lyon l'a condamné à 10.000 euros d'amende pour injure publique contre un avocat via une publication sur X (ex-Twitter), et la cour d'appel d'Aix-en-Provence examine une affaire de diffamation à caractère racial, là encore sur X, où Stéphane Ravier avait été relaxé par le parquet. Damien Rieu, qui se dit lanceur d'alerte, a également été attaqué par Xavier Bertrand et Karim Benzema, mais a gagné ses procès.