Après des années de politiques publiques focalisées sur la lutte contre la consommation de tabac, le gouvernement néo-zélandais a récemment fait évoluer sa doctrine en faveur d’une approche basée sur la réduction des risques. Pourquoi ?
En partant du principe qu’il est plus efficace d’aider les fumeurs à trouver des alternatives moins nocives à la cigarette, plutôt que d’espérer les faire tous arrêter de fumer.
Plusieurs représentants du gouvernement néo-zélandais étaient présents en fin d’année dernière à Manille, à l’occasion du 2e Forum asiatique sur la réduction des risques, pour présenter leurs nouvelles orientations de lutte contre le tabagisme basées sur le « harm reduction » (réduction des risques).
L’occasion de revenir sur les choix forts effectués ces dernières années par les autorités de Wellington, qui ont permis au pays d’atteindre un niveau de prévalence tabagique de seulement 15,7%, s’est félicité le Docteur Marewa Glover, directrice du Centre de recherche d’excellence sur le tabac.
Des résultats qui s’expliquent notamment par l’approche pragmatique des autorités, qui ont fait le choix d’informer le grand-public sur les alternatives à la cigarette comme les cigarettes électroniques, le tabac à chauffer, ou les patchs et gommes à la nicotine. La Nouvelle-Zélande espère que cette approche positive permettra au pays de se débarrasser de la cigarette à l’horizon 2025.
Des alternatives efficaces à la cigarette
Outre des campagnes d’information, le ministère de la Santé néo-zélandais, a mis son réseau de centres de santé au service des fumeurs cherchant des alternatives efficaces à la cigarette. Une approche de réduction des risques que le docteur Glover « partage avec l’espoir que cela apporte des encouragements et de la motivation aux autres avocats de la réduction des risques » à travers le continent asiatique.
Une ambition d’autant plus réaliste que le continent connait avec le Japon l’un des meilleurs élèves mondiaux en termes de réduction des risques dans le domaine de la lutte contre le tabac. La cigarette électronique et le tabac à chauffer permettent dans ce pays, plus que partout ailleurs dans le monde, de faire reculer, année après année, le nombre de fumeurs dans l’archipel.
« De grandes innovations voient le jour en Asie en matière de réduction des risques. Le Japon, en particulier, est un exemple dominant pour démontrer comment les politiques publiques peuvent aider les fumeurs à changer leurs habitudes pour des produits moins nocifs » que la cigarette, a pour sa part souligné Helen Redmond, professeure à la New York University.