Face aux inquiétudes croissantes du milieu agricole en France, la Ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, était l’invitée politique de Sud Radio le 23 octobre. Patrick Roger l’a interrogée sur les menaces de manifestations agricoles, le budget de l’agriculture et le controversé accord de libre-échange Mercosur.
Tensions agricoles et Accord Mercosur : Annie Genevard sur Sud Radio

Promesses non-tenues et colère grandissante
Annie Genevard a débuté son intervention en reconnaissant la « colère » perceptible au sein du monde agricole, attribuée à une série de « promesses non-tenues » et des « conditions météorologiques épouvantables ». Selon la ministre, cette inquiétude grandissante se ressent dans le manque de productions et les difficultés financières que rencontrent les exploitants. Elle concède que cela conduit à « beaucoup d'interrogations et beaucoup d'inquiétudes ».
Toutefois, Annie Genevard assure avoir démontré sa « capacité à dénouer les crises » dès son arrivée en poste, avec une « obsession d'agir vite ». Mettant en avant les mesures d’urgence mises en place face aux « épidémies animales » et le « budget de l’Agriculture préservé » pour 2025 malgré une tendance globale à l'austérité.
Une réforme fiscale et une position claire sur l'accord Mercosur
Interpellée sur l'idée de taxer les produits sucrés pour financer des aides aux agriculteurs, la Ministre se montre ouverte : « tout ce qui permet d’améliorer les aides aux agriculteurs, je prends ». Néanmoins, elle met en garde contre un risque de « stigmatisation » de certaines filières. Sur ce sujet, Annie Genevard rappelle que « la taxe sur les sodas est une taxe qui est envisagée très sérieusement au niveau du gouvernement. »
Autre sujet de préoccupation, le controversé accord de libre-échange Mercosur. La ministre se positionne de façon très claire, et déclare être en opposition avec cet accord, car il menace la souveraineté alimentaire et risque de « déstabiliser des filières entières en important des produits » qui ne respectent pas les normes de production françaises. Cette inquiétude selon elle, est partagée par beaucoup d'agriculteurs européens.
"Je suis très inquiète des taxes sur le cognac et l'armagnac. Des menaces pèsent aussi sur le lait, sur la filière porcine. L'agriculture ne peut pas être toujours la variable d'ajustement des accords commerciaux !" alerte Annie Genevard.
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