Dans une interview publiée dans six journaux européens (Le Figaro, La Repubblica, la Tribune de Genève, Die Welt, El Pais et Le Soir), Nicolas Sarkozy a présenté quatre propositions « d'application immédiate » pour combattre l'islamisme.
« C'est toute notre société qui est attaquée »
Deux jours après l’assassinat de deux policiers à leur domicile, l’ancien chef de l’État, Nicolas Sarkozy, a voulu faire entendre sa voix sur la scène européenne. Dans un entretien publié simultanément dans six journaux européens, il a détaillé ce qu’il ferait s’il était à la place de François Hollande pour lutter contre l’islamisme.
Selon le président des Républicains, la France est en guerre, « une guerre extérieure, contre l'État Islamique et Al-Qaeda, et une guerre intérieure contre ceux de nos compatriotes adeptes de l'islam radical ». « C'est toute notre société qui est attaquée », précise-t-il. « Mais les démocraties n'ont pas pris encore toute la mesure des changements survenus ces dernières années, la réponse n'a pas été à la hauteur ».
Mais que ferait-il, lui, s’il était au pouvoir ? « Premièrement, il faut mettre tous les détenus islamistes à l’isolement, car il existe dans les prisons un prosélytisme qu’il faut combattre. » L’idée n’est pas inédite. Cinq établissements pénitentiaires ont expérimenté l’isolement des détenus identifiés comme radicaux. Une expérimentation qui n’a pas été très fructueuse, selon le contrôleur général des prisons.
Expulser les étrangers en lien avec le terrorisme
Deuxième proposition : « Je demande la création en urgence d'un véritable service de renseignement des prisons ». Selon lui, il faut mettre sur écoute les cellules et surveiller de près les lieux de culte extrémistes et les groupes radicalisés. Troisième proposition : que « toute personne étrangère ou binationale ayant des liens avec des activités ou des réseaux terroristes » soit être expulsée sans délai.
Enfin, Nicolas Sarkozy demande « l'assignation à résidence de tout personne suspectée de connexions directes ou indirectes avec des activités terroristes et le recours à un bracelet électronique pour suivre cet individu en permanence ».
Sur le fond, l’ancien chef de l’État n’apporte rien de vraiment neuf, mais en s’affichant dans la presse européenne, il veut apparaître comme l’unique recours face à une situation qui exige une grande fermeté. Parviendra-t-il à convaincre ?