Le Premier ministre Manuel Valls est en première ligne depuis que des islamistes ont décidé de frapper la France. À force de discours, il cherche à rassurer les Français quant à sa détermination. Mais met-il tout en œuvre pour éradiquer le salafisme en France ?
Combattre le salafisme sans fermer les mosquées salafistes
« Oui le salafisme qui a détruit et perverti une partie du monde musulman est un danger pour les musulmans eux-mêmes, et donc un danger aussi pour la France », déclarait Manuel Valls le 20 juillet dernier. « Les musulmans français ont leur part et nous devons les aider, les encourager, dans la défense de la République. A eux aussi, bien sûr avec notre soutien, de mener le combat pour clairement séparer ce qui est la réalité de l’islam de France et ces idéologies perverses. Ce combat doit être mené partout dans les mosquées, dans les quartiers, dans les familles, sans aucune complaisance, de la manière la plus claire et la plus nette ».
Et d’ajouter : « Il est temps de déclarer le salafisme hors la loi. Comme dérive sectaire, ou comme atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, choisissons la voie la plus sûre ».
Le discours est clair, la détermination du chef du gouvernement semble infaillible. Dans ce contexte comment expliquer que la plupart des députés de la majorité aient refusé de voter un amendement émanant de la droite qui demandait la fermeture administrative des mosquées salafistes ? Selon le député PS Pascal Popelin ces dispositions sont déjà prévues par la loi. Mais si c’est le cas, pourquoi rien n’est fait ?
Faire taire les prédicateurs de haine
On se souvient de l’ardeur avec laquelle ce même Manuel Valls avait voulu « casser » la « mécanique de haine » de l’humoriste Dieudonné. La main tremblante, il avait hurlé en tribune à l'Assemblée qu’il ferait tout pour faire taire ce prédicateur de haine « Quand Dieudonné insulte la mémoire des victimes de la Shoah, c'est insoutenable. Ca suffit. Il faut casser cette mécanique de haine », avait-il lancé en décembre devant la représentation nationale.
Loin de nous l’envie ou l’intention de défendre les propos dudit humoriste mais force est de constater que la détermination du chef du gouvernement avait été dans ce dossier sans faille. Combien de Français auraient souhaité que Manuel Valls défende avec la même virulence les familles des victimes qui n’ont pas été frappées par des mots, cette fois-ci, mais bien dans leur chair ? Si le Premier ministre voulait vraiment faire taire les imams qui prêchent la haine dans les mosquées, cela ferait bien longtemps que des mesures seraient tombées.
Manuel Valls a averti avec une sorte de fatalisme que la France devait s'attendre à « d'autres attentats » et « d'autres innocents tués ». Mais où est-elle cette colère qui l’animait pour condamner Dieudonné ?